We Can 2: Les mérites de l’exposition
Par Jamel HENI
Nous voilà rendus à une étape inespérée. Les Aigles se sont qualifiés au terme d’un 1/8 maîtrisé. Déterminés, s’étaient-ils départis de leurs crispations pour négocier pied-à-pied chaque minute de la rencontre, puis la longue et pétrifiante séance des tirs aux buts. Ils furent justement payés de leurs efforts, face aux blacks stars du Ghana, certes amoindris, mais guère moins dangereux .
Là encore, est-il question d’exposition et de désensibilisation systématique évoquée dans notre premier billet, We Can 1 le 08/07/2019. Par-delà l’effet du hasard, le cinquième péno victorieux, magistral, sûr et plastique de Ferjani Sassi pourrait le prouver. Le relayeur tunisien n’est pas seulement un fin connaisseur des joutes africaines, il évolue en outre en Egypte. En terre conquise, il passe pour la coqueluche de Zamaleck. Il parait évoluer quelque part face aux Siens. Il aurait pour ainsi dire eu le temps d’éliminer, un à un, les éléments anxiogènes à l’échelle africaine et locale. Son adaptation consommée, s’est clairement illustrée par un leadership et une aisance tout à fait remarquables.
Quoi qu’il n’en aille pas de même pour Khénissi, l’effet d’exposition se confirme indubitablement à l’échelle africaine. Deux fois champion d’Afrique, le sang et or justifie d’une longue expérience continentale. Que n’as-t-il laissé étaler son talent de pointe virevoltant, léger et généreux, parce que suffisamment acclimaté, pace que suffisamment « désensibilisé » quant aux stresseurs naturels, sportifs, relationnels et culturels.
La désensibilisation ira crescendo pour tous, et ce qui ne valait jusque-là que pour les « africains », s’étendra progressivement à toute l’équipe. A l’instar de Khazri et Sélliti qui devraient monter d’un cran à mesure que la compétition avance. Nous l’avions d’ailleurs constaté avec une entrée lisse en deuxième mi-temps face au Ghana pour le premier et avec moins de tâtonnements « empiriques » pour le second.
En définitive, la première mouture bien pâle des aigles, semblait pâtir d’un lourd passif d’exposition africaine. Le staff technique l’ayant appris à ses dépens, a fini par revoir sa copie selon toute rigueur « contextuelle ». Les Tunisiens n’en furent que revigorés. Il n’en demeure pas moins que l’exposition devrait être collective, réussie et « contrôlée » !
J.H.
Votre commentaire