Youssef Fennira : «Le Soft-Skills est déterminant pour les chercheurs d'emploi... »
Un Salon de l'emploi vient d'être organisé dernièrement au Palais des Congrès, à Tunis, réunissant entreprises et demandeurs d'emploi.
Ce salon s’est distingué par son nouvel esprit, celui de permettre aux jeunes de se présenter aux recruteurs éventuels avec des «stands» propres, en plus de cette idée de reconversion qui ouvre d'autres horizons pour le secteur de l'emploi.
Pour mettre au clair ces nouvelles idées, nous avons contacté M. Youssef Fennira, concepteur et directeur du Centre d'Orientation et de Reconversion Professionnelle (le CORP) qui a répondu à nos questions.
Présentez-nous le CORP et ce premier Salon de l'Emploi Inversé :
Le Centre d'Orientation et de Reconversion Professionnelle est né à partir de idée de la reconversion des diplômés et des chercheurs d'emploi qui peinent à trouver un emploi, autrement leur donner l'opportunité de trouver un travail autre que celui de leur spécialité ou que leur permet leur diplôme. Il s'agit aussi de lutter contre le chômage avec cette nouvelle approche, sachant que la saturation du marché du travail nous pousse vers d'autres solutions, y compris donc la reconversion qui devient une manière habile pour détourner l'obstacle du chômage prolongé et accessible à tout demandeur d'emploi qui peut avoir des qualités autres qui lui permettront d'accéder à certains emplois.
Ainsi, le CORP se place en tant qu'intermédiaire entre l'entreprise et le jeune demandeur d'emploi.
Pour ce Salon, il nous avons inversé les rôles, c'est-à-dire que ce sont les chercheurs d'emploi qui exposent leurs «atouts» aux différentes entreprises pour qu(ils soient recrutés.
Dans cet esprit, nous avons sélectionné 70 diplômés pour lesquels nous avons mis à disposition des stands et ce sont les entreprises intéressées qui prennent contact avec eux pour un éventuel recrutement, tout en rappelant que ce sont une trentaine d'entreprises commerciales, bancaires, industrielles, spécialisées en informatique et ses dérivés, en bâtiment et autres qui ont participé à ce Salon.
En conclusion, ce sont ces chercheurs d'emploi qui doivent s'imposer par leur savoir-être, le «Soft-Skill», qui reste une condition essentielle pour les entreprises pour recruter ces candidats.
Un savoir-faire, un dynamisme, une motivation, mais aussi un caractère du comportemental convaincant de leur part pour aspirer à un poste stable.
Nous avons constaté une présence massive de ces jeunes demandeurs d'emploi, seulement une seule journée est insuffisante pour répondre à toutes les demandes et à leurs attentes ?
Nous avons été honnêtement agréablement surpris de voir une telle affluence, presque inattendue, mais nous ne pouvons pas, dans l'état actuel des choses, prolonger ce Salon de deux ou trois jours, car il s'agit de moyens logistiques et financiers qui limitent notre champ d'action. Cependant, et étant à notre premier Salon, nous pensons le développer, pour les prochaines éditions, dans le temps et les moyens, sachant que nous comptons organiser la deuxième session à Sousse et la suivante dans une autre ville, Sfax ou ailleurs, et cela, dans le but d'offrir aux jeunes de l'intérieur cette opportunité dans le recherche d'un emploi par le biais du CORP.
Il ne s'agit plus de chercher uniquement les compétences, mais surtout l'employabilité de ces jeunes qui pourront réussir dans certains domaines que dans d'autres, comme je viens de le présenter.
A titre d'exemple, le CORP a réussi à reconvertir dans l'enseignement, à Sousse précisément qui enregistre un manque d'enseignants dans le primaire, 22 jeunes demandeurs d'emploi, spécialisés dans le commercial, qui ont démontré leurs prédispositions et beaucoup de dévotion à assumer ce rôle délicat d'enseignant.
Ceci dit, notre évaluation de cette première expérience est très positive, malgré le temps qui lui a été imparti, une seule journée, mais nous restons très optimistes.
Quelles sont les domaines que sollicitent le plus les entreprises présentes ou dans le recrutement d'une façon générale ?
Je citerai en premier lieu les logisticiens, c'est-à-dire le domaine de l'informatique, puis le domaine du commercial et du mécatronique. Les techniciens de l'agro-alimentaire sont aussi très sollicités.
Mais ce qu'il faut signaler surtout, c'est que pratiquement toutes les spécialités de la formation professionnelle sont fortement demandées. C'est pour cela qu'il faudra absolument accorder plus d'intérêt à la formation professionnelle, la développer et développer ses programmes et ses filières au niveau scientifique et instructif.
Grâce au partenariat entre le public et le privé, à tous les niveaux, nous sommes capables de relever tous les défis et à résorber largement le chômage. C'est une question de choix et d'orientations politiques et d'initiatives privées qui doivent guider notre action dans la recherche de solutions pour le fléau du chômage.
Entretien mené par : Jameleddine B. A.
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