Affaire Tariq Ramadan : le parquet général requiert l'abandon des poursuites dans trois des quatre affaires de viol

Affaire Tariq Ramadan : le parquet général requiert l'abandon des poursuites dans trois des quatre affaires de viol

Le parquet général de la cour d’appel de Paris a requis l'abandon des poursuites dans trois des quatre affaires de viol concernant l’islamologue suisse Tariq Ramadan, a appris, jeudi 7 mars, franceinfo de source proche du dossier. Un procès est requis dans la quatrième affaire.
En juillet dernier, le juge d'instruction avait ordonné la mise en accusation devant la cour criminelle de Paris pour des soupçons de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes. Mais les avocats de Tariq Ramadan avaient fait appel de cette décision. Finalement, le parquet général requiert l'abandon des poursuites dans trois affaires et un procès pour une quatrième. Le réquisitoire a été signé jeudi matin.
L'affaire de viol pour laquelle le parquet général souhaite le maintien des poursuites est celle concernant "Christelle" [nom d'emprunt]. Cette dernière accuse Tariq Ramadan de l'avoir violée dans une chambre d'hôtel à Lyon en 2009.
L'affaire Tariq Ramadan avait débuté en octobre 2017 par les plaintes d'Henda Ayari - qui accuse Tariq Ramadan de viol en 2012 - et de "Christelle". Deux autres femmes ont ensuite accusé l'universitaire de viols en France, dont l'un en réunion, dans des plaintes déposées en mars 2018 et en juillet 2019. Deux autres plaintes ont également été déposées à l'étranger, en Suisse et aux Etats-Unis. Concernant celle en Suisse, Tariq Ramadan avait été acquitté lors d’un procès à Genève. La plaignante avait fait appel de cette décision. Au total, l'islamologue était donc visé par six plaintes pour des faits de viol, d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel.
Contactée par franceinfo, Me Laura Ben Kemoun, avocate de "Christelle" mais aussi de deux autres plaignantes - pour lesquelles le parquet général demande l'abandon des poursuites - estime que la "position du parquet général est assez incompréhensible". Selon elle, il se "désolidarise complètement alors que deux juges d'instruction avaient prononcé le renvoi" de Tariq Ramadan. Elle ajoute : "On continuera de se battre pour que la chambre de l'instruction ne suive pas le réquisitoire et qu'elle rende à nos clientes le statut qui est le leur et qu'elles puissent un jour voir les faits dont elles ont été victimes jugés".
De son côté, Pascal Garbarini, avocat de Tariq Ramadan déclare à franceinfo : "Depuis le début de la procédure contre Tariq Ramadan, je n’ai cessé de plaider que les accusations des plaignantes n’étaient pas établies ni par les faits ni par une prétendue emprise bien opportune pour tenter de sauver cette procédure". Il rappelle que "les réquisitions du parquet général concluent à l’abandon des poursuites de viol dans trois des quatre affaires" mais que "le combat judiciaire pour l’innocence de monsieur Ramadan continue" puisque, ajoute-t-il : "Il nous reste à convaincre la chambre de l’instruction y compris pour la quatrième accusation".
L'audience aura lieu devant la chambre de l'instruction le 29 mars, a appris jeudi franceinfo auprès d'une autre source proche du dossier. La décision sera ensuite mise en délibéré.

Votre commentaire