Appel au Président de la RépubIique: décrétez la mobilisation générale

Appel au Président de la RépubIique: décrétez la mobilisation générale

 

« En cas de péril imminent menaçant la nation, la sécurité ou l’indépendance du pays…le Président de la République peut prendre des mesures requises par ces circonstances exceptionnelles après consultation avec le chef du gouvernement et le président de l’assemblée des représentants du peuple… »( article 80 de la Constitution).

C’était le 18 février 2015, un mois jour pour jour avant l’attentat contre le musée du Bardo, j’avais lancé sur ces mêmes colonnes,  un appel  au Président de la République pour décréter la mobilisation générale. Mais il parait que les nombreux experts autoproclamés en matière de terrorisme, tout comme certains journalistes proches du sérail, ont beaucoup plus l’oreille de Carthage que d’autres. En un intervalle de trois mois le pays a été frappé en son cœur par deux attentats, les plus meurtriers de son histoire récente, le premier contre le musée du Bardo le 18 mars dernier et le second le 26 juin contre l’hôtel Impérial Marhaba à Sousse, qui ont fait une soixantaine de victimes en majorité des touristes. Sans compter les martyrs parmi les forces de sécurité et les militaires tombés sous les coups de terroristes sangunaires.

Certains ne veulent pas se rendre à l’évidence que le pays est en guerre contre le terrorisme. Les faits sont têtus et ceux qui continuent à ne pas y croire, ils seraient probablement de mèche.  Le pays est menacé de tous bords. Aux frontières sud où la guerre civile s’installe dans un pays voisin, La Libye. Aux frontières ouest où,  malgré les efforts de l’armée algérienne et la coordination sur le plan sécuritaire avec la Tunisie, les infiltrations continuent. A l’intérieur  où  nul n’est à l’abri d’un acte terroriste surtout que des centaines de combattants djihadistes sont rentrés de Syrie et de l’Irak.

Daesh est dans nos murs

Daesh est à nos portes si ce n‘est parmi nous. Ce n’est ni une rumeur ni une fiction. C’est malheureusement la réalité que beaucoup ne veulent pas voir de face. Mondafrique vient de révéler, « qu'une centaine de combattants de Daech, au volant de quarante véhicules, avaient infiltré la frontière tuniso-libyenne à hauteur du poste frontière de Dhehiba-Wazen, où des échanges de feu ont été échangés avec l'armée tunisienne. Une source autorisée du ministère tunisien de l'Intérieur nous a partiellement confirmé ces informations. Le commando, selon ce très haut fonctionnaire, était parti de la ville de Syrte, actuellement aux mains des milices de l'Etat Islamique alliées de Fajr Libya, pour gagner par mer le port libyen de Zouara, à cinquante kilomètres de la frontière tunisienne. De là, le groupe terroriste a gagné le sud tunisien, au sud de Dhehiba ».  Voilà qui est claire. Pour faire le rapport avec l’intrusion par la mer des terroristes dans l’hôtel de Sousse, il n’y a qu’un pas à franchir.

Pendant ce temps, les grèves et les débrayages continuent, les revendications salariales se font pressantes et les syndicats, tel ceux de l’enseignement et de la santé, n’ont plus de «  lignes  rouges » et ne font que monter les enchères.  Alors que la seule ligne rouge doit-être la sécurité du pays et sa stabilité. Et les partis politiques, dont certains sont prompts à critiquer, à manipuler l’opinion publique et s’efforcer de « blanchir le terrorisme et les terroristes », restent presque muets. Et ces propagandistes des « droits de l’homme » qui nous ont « abreuvés » de mensonges en semant à qui voulait les entendre  que la police tunisienne comptait plus de 300.000 agents, ont comme avalé leur langue.

La vérité rien que la vérité

Le moment est grave et le pays traverse des zones de fortes turbulences. Le Président de la République, qui a pour mission de  déterminer « les politiques générales dans les domaines de la défense, des relations étrangères et de la sécurité nationale relative à la protection de l’État et du territoire national contre toutes menaces intérieures ou extérieures », doit assumer, pleinement, ses responsabilités en tant que chef suprême des armées. Le feu est en la demeure. Il doit intervenir pour dire  la vérité, toute la vérité  et rien que la vérité aux Tunisiens sur tout ce qui se passe y compris sur cette diplomatie parallèle et ces parties tunisiennes qui sont de connivence avec les milices libyennes dans l’affaire de l’enlèvement des diplomates tunisiens à Tripoli et dont a parlé le ministre des affaires étrangères.  Les Tunisiens attendent de lui un message mobilisateur, apaisant et rassurant, sur la situation qui prévaut actuellement. Et surtout appeler à la mobilisation générale. Oui, la mobilisation générale. Le chef de gouvernement, est, à son tour,  appelé à parler et dire clairement aux Tunisiens ce qui se passe sur nos frontières et dans les régions frontalières, sur ces djihadistes rentrés au bercail, les infiltrations d’éléments terroristes, la présence des Libyens chez nous dont ne connait ni le nombre ni la situation et tas d’autres choses que les Tunisiens ont droit de savoir. Il est temps que cessent les grèves et les revendications syndicales. Une trêve sociale est devenue impérative et c’est au Président de l’Assemblée des représentants du peuple de prendre ses responsabilités sur ce plan.

Mais tout cela ne saurait se réaliser sans l’implication des citoyens, notamment les citoyens lambda, appelés plus que jamais à plus de vigilance et à une meilleure collaboration avec les services de renseignements.

La Tunisie nous interpelle tous. Il y va de sa stabilité et de notre sécurité.

Brahim OUESLATI