Bouchamaoui:"Faire le diagnostic de la situation économique du pays ne suffit pas, il faut aussi donner un remède"

Bouchamaoui:"Faire le diagnostic de la situation économique du pays ne suffit pas, il faut aussi donner un remède"
(Photo BN)
 
Dans une interview accordée à Business News, Wided Bouchamaoui, présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), a évoqué, sans ambiguïté, le rendement du gouvernement Essid, la situation de l’économie tunisienne ainsi que le bras de fer avec l’UGTT.
 
Concernant la situation de l’économie tunisienne. Bouchamaoui dit avoir tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises et que ses appels avaient été entendus: "Je pense que tout le monde est conscient de la gravité de la situation économique en Tunisie. Nous avons besoin, aujourd’hui, d’actions concrètes. Certes, c’est bien de faire le diagnostic de la situation, mais il faut aussi donner un remède. Aujourd’hui tous les indicateurs sont négatifs et l'économie est dans une situation très grave. Mais, qu’avons-nous fait pour éviter cela? Tout malade risque gros quand on ne lui donne pas son médicament", lance-t-elle, avant d'exiger de grandes réformes.
 
A la question de savoir par quel chantier commencer, Bouchamaoui répond: "Premièrement, il faut que le secteur public commence les projets d’infrastructure : il y a beaucoup de projets en stand-by ou entravés. Il est important que l’Etat donne ce signal fort par le biais de la réalisation de projets qui vont attirer l’investissement privé. Deuxièmement, il y a eu un effet d’annonce pour certaines réformes depuis quelque temps. L’effet d’annonce est passé et le gouvernement doit commencer les réalisations : le Code d’investissement, la réforme PPP, la réforme fiscale, etc. La majorité de ces projets sont bien avancés, il faut juste les finaliser et les faire passer devant l’ARP… Que l’on s’y mette !"
 
Lui demande-t-on ses ambitions politiques qu'elle répond: "J’ai des ambitions dans la vie. Mais actuellement, je suis à la tête de l’UTICA et mon mandat s’achève en janvier 2018. J’ai beaucoup de challenges à relever, de dossiers à traiter et je me consacre pleinement à la gestion de l’UTICA. Certes, on m’a suggéré de grands postes mais j’ai refusé. Les adhérents de l’UTICA m’ont élue pour une mission bien déterminée et mon objectif est de réussir cette mission pour avoir la conscience tranquille".