L’enquête d’Inkyfada sur l’accident de Jbel Jloud révèle les graves défaillances de la SNCFT

L’enquête d’Inkyfada sur l’accident de Jbel Jloud révèle les graves défaillances de la SNCFT

 

Le 28 décembre 2016, un bus est percuté par un train au passage à niveau de Jbel Jloud. L’accident fait cinq morts et une cinquantaine de blessés.

Une enquête effectuée par le journal Inkyfada sur les raisons de cet accident a révélé de graves défaillances de la SNCFT.

Voici l’intégralité du communiqué diffusé ce lundi par Inkyfada à ce sujet :

 "-Le passage à niveau était en panne depuis 159 jours et non 20 jours comme annoncé.
-Il n’y avait aucun gardien en place depuis plusieurs semaines contrairement à ce qui a été dit. 
-Un responsable de la SNCFT a préconisé la suppression des postes de garde-barrière. 
-Une consigne contraire au règlement de sécurité sur les passages à niveau a été donnée et ne prévoit pas de garde-barrière dans le cas où un passage à niveau est défectueux. 
-La locomotive du train était mal tournée. La plaque tournante censée la tourner dans le bon sens et qui a coûté des millions de dinars, est en panne de des années.
-Le conducteur et l’aide-conducteur n’avaient aucune visibilité. 
-Le chauffeur de bus n’était pas le seul en excès de vitesse, le conducteur de train aussi. 

Aucune remise en question au sein du ministère des Transports et de la SNCFT :
Fraj Ali vient d’être nommé PDG de la SNCFT alors qu’il a défendu la version des responsables de la Compagnie des chemins de fer à l’époque en tant que Directeur général des transports terrestres au ministère du Transport. Sous sa direction, une “enquête” interne a été menée faisant porter la responsabilité au chauffeur de bus et niant la responsabilité directe de la SNCFT. Il a également rejeté la faute des accidents sur les citoyens et citoyennes. 
Nabil Bouali, chargé de la gestion de la sécurité de la zone de l’accident, est directement impliqué. Il n’a pas pris les mesures nécessaires pour la réparation ou la sécurisation du passage à niveau. Il a également menti sur la durée de la panne et n’a pas jugé utile de mettre en place un garde-barrière permanent. Il a déclaré n'avoir pas pu réparer le passage à niveau à cause des fortes pluies, pourtant il a réussi à le remettre en marche 8 jours après l'accident mais en utilisant le matériel d'un autre passage à niveau, avec l'aval de la SNCFT.

Le 5 mars 2019, un verdict pourrait être prononcé dans le procès de Jbel Jloud. Les accusés d'homicide involontaire sont :

-Le conducteur du train

-Le conducteur du bus

-Nabil Bouali, directeur de la zone au moment des faits."

 

Votre commentaire