Mobilisation contre l’islamophobie en France

Mobilisation contre l’islamophobie en France

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris pour une marche controversée contre l'islamophobie, qui a divisé la classe politique, surtout à gauche, et suscité des critiques acerbes du gouvernement français et de l'extrême droite.  

"Oui à la critique de la religion, non à la haine du croyant", "stop à l'islamophobie", "vivre ensemble, c'est urgent", pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants au milieu de nombreux drapeaux français. "Solidarité avec les femmes voilées", ont scandé des participants.

Quelque 13.500 personnes ont marché dans la capitale, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de médias, dont l'AFP, pour cette mobilisation, initiée par plusieurs personnalités et organisations comme le Collectif contre l'islamophobie en France.

L'appel à manifester a été lancé le 1er novembre dans le quotidien "Libération", quatre jours après l'attaque d'une mosquée à Bayonne (sud-ouest) et sur fond de débat ravivé sur le port du voile et la laïcité.

"On vient alerter, dire qu'il y a un niveau de haine à ne pas dépasser. On est ouverts à la critique mais il ne faut pas dépasser certaines limites dans l'agression", a déclaré à l'AFP un manifestant, Larbi, un entrepreneur de 35 ans.

"On veut se faire entendre, prôner une société mixte et le vivre ensemble, ne pas être écartés de la société" a déclaré à l'AFP Asmae Eumosid, une femme voilée de 29 ans venue de la banlieue parisienne.

"On entend tout et n'importe quoi sur l'islam et sur les femmes voilées aujourd'hui. On essaie de stigmatiser les musulmans, de les mettre à l'écart de la société", a assuré cette ingénieure dans l'automobile.

"Avec ou sans foulard, on en a marre d'être les dernières de la classe", souligne Nadjet Fellah, infirmière, qui s'est battue en Algérie contre le port du voile. "J'ai choisi de ne pas le porter mais ça me fait mal que celles qui le portent soient prises à partie".

Depuis l'appel à manifester, la classe politique se déchire sur cette thématique. La notion-même d'"islamophobie" ainsi que l'identité de certains signataires de l'appel ont conduit une partie de la gauche, dont le Parti socialiste, à ne pas s'y associer.

Le PS a annoncé travailler à l'organisation d'une prochaine manifestation contre le racisme.

Mais dans le cortège parisien, plusieurs élus de la France insoumise (gauche radicale) étaient bien présents au côté de leur chef de file Jean-Luc Mélenchon. 

(AFP)

 

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