Quand Rached Ghannouchi « démarche » le parti 9alb Tounes de Nabil Karoui

Quand Rached Ghannouchi  « démarche » le parti 9alb Tounes de Nabil Karoui

Des contacts ont eu lieu entre le mouvement Ennahdha et le parti 9alb Tounes, révèle Maghreb Confidentiel dans son dernier numéro(1358 du 17 octobre2019). Selon MC,  « le président d'Ennahda, Rached Ghannouchi, qui s'est déjà attelé aux négociations pour la formation du prochain exécutifherche à s'appuyer, au parlement, sur le parti Qalb Tounes de Nabil Karoui ».

Quasiment assuré de décrocher le perchoir de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ghannouchi réfléchit déjà à l'identité du futur premier ministre. Il n'exclut pas de nommer un nahdaoui, mais la nomination d'un technocrate non-membre du parti tient la corde, tant pour faciliter la formation d'une coalition politique que pour rassurer les bailleurs internationaux, en particulier le Fonds monétaire international (FMI), avec qui Tunis négocie le déblocage de la prochaine tranche du mécanisme élargi de crédit. Patron d'Integra Partners, Fadhel Abdelkefi est démarché depuis plusieurs semaines par des émissaires du parti, notamment Ridha Saïdi. Il a pour lui d'avoir été ministre des finances du gouvernement de Youssef Chahed (soutenu par Ennahda), ainsi que d'être un ami de trente ans de Karoui, qu'il a publiquement soutenu pendant son incarcération. Voilà qui faciliterait une participation de Qalb Tounes à la coalition d'union nationale. D’autres noms figurent toutefois sur la short-list de Rached Ghannouchi, comme celui de l'ex-ministre du tourisme Elyès Fakhfakh, l'ancien ministre des finances Hakim Ben Hammouda, etc.

Les 38 députés de Qalb Tounes vont vite être indispensables à Ennahda. Même en additionnant à ses 52 députés ceux d'Al Karama, d'Al Tayar et de Tahya Tounes, le parti islamiste arrive tout juste à la majorité absolue (109 sièges), sans aucune marge de manœuvre. Karoui pourrait d'ailleurs se laisser convaincre... surtout contre l'assurance de ne pas retourner en prison. L'instruction pour blanchiment d'argent, qui a débouché sur son arrestation en août, n'est pas close. Et une deuxième a été ouverte le 11 octobre, cette fois pour complot contre la sécurité de l'Etat.

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