Ridha Belhaj et Khemaies Ksila partent en guerre contre Essebsi père et fils!

Ridha Belhaj et Khemaies Ksila partent en guerre contre Essebsi père et fils!

 

Ridha Belhaj, Khemaies Ksila, Boujemaa Remili et Faouzi Maouia, ces quatre dirigeants de NidaaTounes, ont publié un communiqué dans lequel ils critiquent l’initiative du président de la république relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale qu’ils considèrent comme « très dangereuse ». Ils ont, également, appelé au départ du directeur exécutif du parti  Hafedh Caid Essebsi qui, selon eux, « n’a ni la compétence ni le mérité de diriger Nidaa Tounes ».

Qui a fait imploser le parti ?

Ridha Belhaj qui était jusqu’à une date récente le tout puissant directeur du cabinet présidentiel était derrière l’implosion du parti.  Il est accusé par beaucoup  de dirigeants du Nidaa d’avoir rompu tous les équilibres à l’intérieur du parti. Pour eux, c’est lui qui imposé la ligne de Djerba et qui était derrière l’éviction de Mohamed Ennaceur de la présidence du parti. C’est encore lui qui a provoqué les nombreuses démissions. C’est enfin lui l’architecte du congrès de Sousse tenu les 9 et 10 janvier 2016 et qui avait porté Hafedh Caid Essebsi à la tête de la très importante direction exécutive naguère détenue par Belhaj et placé Ksila à la présidence  de la prestigieuse commission politique.. Il est, également, accusé de s’être opposé à la participation de quelques compétences destourienne dans le gouvernement Essid à la suite des dernières élections et de placer ses proches dans de nombreux postes au gouvernement et dans l’administration publique.

Avec le fils du président, ils représentaient tous les trois le parti dans les réunions avec le chef du gouvernement. Pourquoi alors ont-ils changé le fusil d’épaule pour tirer sur la personne qui les a faits rois ?

Tous les deux se sont partagé les rôles en menant une bataille en règle contre Essebsi père et fils. Invités  dans des émissions radiophoniques, mercredi et jeudi, ils ont dit tout le mal qu’ils pensent de l’initiative de leur mentor et énumérer les griefs à l’encontre de leur désormais ancien compère Hafedh.

Revenir sur scène et tirer les marrons du feu

Intervenant, mercredi 29 juin,  sur Shems FM, Belhaj a qualifié l’initiative présidentielle de «  très dangereuse vu que la Tunisie est en période de reconstruction» et que «le gouvernement actuel fait face à des échéances importantes, telles que la conférence internationale sur l’investissement, l’adoption du plan quinquennal de développement 2016-2020, qui va être bientôt examiné par l’Assemblée des représentants du peuple » pour lui, le chef de l’Etat n’avait pas à s’immiscer  dans cette histoire de «formation du gouvernement qui ne fait pas partie des prérogatives directes du président de la république et les négociations actuelles au palais de Carthage ne sont pas de son ressort ». Pour Belhaj, Il n’y avait plus de marge pour travailler au sein du parti « dominé par un petit nombre de personnes incompétentes qui n’ont ni la représentativité ni la crédibilité pour représenter le parti ».  

Quant à Khemaies Ksila qui a boycotté les réunions du parti et s’est éclipsé pendant un bon moment, il a fait sa réapparition dans l’émission « Midi Show » de Mosaïque FM pour déclarer que  tous « les indices montrent que les négociations autour de l’initiative présentée par la présidence de la république, portant sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, sont vouées à l’échec ». La volonté d’hériter de Nidaa Tounes est devenue, selon Ksila, une obsession pour Essebsi junior qui  se considère comme « le leader absolu du parti et monopolise la représentativité de Nidaa Tounes dans les négociations interpartis et le dialogue parrainé par la présidence de la république ». 
La sortie médiatique de ces deux dirigeants de Nidaa Tounes a été interprétée comme une manœuvre dilatoire pour saboter l’initiative du président Béji Caid Essebsi et semer la zizanie dans les rangs des participants au dialogue qui se déroule sous les auspices de la présidence. Et peut-être bien qu’il s’agit d’une dernière tentative pour Ridha Belhaj, dont la carrière politique se trouve compromise,  de revenir sur la scène et de régler ses comptes avec son ancien patron. Et pour Ksila de tirer les marrons du feu.

B.O

Votre commentaire