Ridha Saïdi : "L’orientation budgétaire doit s’orienter vers la réduction des déficits"

Ridha Saïdi : "L’orientation budgétaire doit s’orienter vers la réduction des déficits"


 
Malgré les énormes avancées sur le chemin de la réussite de la transition démocratique, la situation économique et financière de notre pays continue à inquiéter de nombreux observateurs surtout que la reprise n’a pas été à la mesure des espérances. Pour y voir plus clair et afin de connaitre la position d’un des partis phares du pays sur les priorités lors de la prochaine étape, nous avons interviewé l’ancien ministre auprès du Chef du Gouvernement chargé des affaires économiques et actuel membre du bureau exécutif du Parti Ennahdha, Chargé des études et du Programme socio-économique, Ridha Saïdi.

Espacemanager: Comment jugez-vous la situation économique et financière de la Tunisie ?

Ridha Saïdi: La situation économique et financière de notre Pays est préoccupante car malgré la reprise économique enregistrée à partir de 2012 après la récession de 2011 et consolidée en 2013, l’ampleur de la reprise semble menacée en 2014 vu la persistance de la vulnérabilité du secteur extérieur et le repli de l’investissement.

Espacemanager: Quelles sont selon vous les priorités pour la Tunisie afin de voir finalement le bout du tunnel ?

R S : Comme nous l’avons indiqué dans le programme électoral la priorité absolue du pays doit s'orienter vers les questions économiques à savoir ; préserver la stabilité macro-économique et restaurer une croissance plus forte et inclusive. Ceci ne peut se concrétiser qu'à travers:

-L’adoption de Politiques économiques capable d'assainir la situation économique délicate pour remédier aux faiblesses et irrégularités conjoncturelles et relancer notre économie, notamment sur le plan de la productivité et de l’investissement, le vrai moteur de la croissance et de la création de l'emploi ;

-La poursuite par le prochain gouvernement, sur la base du principe de continuité de l'Etat et la pertinence des choix antérieurs, des réformes d'ordre structurelles  initiées par les Gouvernements Jebali et  Laârayedh et poursuivies par l'actuel Gouvernement de Jomâa,  principalement les réformes de la fiscalité, du système bancaire, du code de l'investissement, du PPP et l'adoption d'une politique de ciblage  rationnelle et plus  équitable de la subvention.

Espacemanager : Est-ce que les institutions financières internationales soutiennent d’une manière importante la relance économique en Tunisie ? 

R S : La Tunisie entretient de bonnes relations de coopération et de partenariat avec les différentes  institutions financières internationales et régionales, notamment la Banque Mondiale et le FMI, soit à travers le Programme d'appui à la relance économique (PARE) adopté depuis 2011 ou l'accord de confirmation signé  avec le FMI en 2013. L’état des finances publiques et l'obligation de continuer le processus de consolidation budgétaire nécessitent  clairement d’indiquer une orientation budgétaire claire vers la réduction des déficits comme nous l’avons prévu lors de la formulation de la politique de relance de 2012 tout en poursuivant nos engagements internationaux et la continuité de la coopération avec nos principaux bailleurs de fonds, notamment la BM  et le FMI et nos principaux  partenaires économiques, notamment l'Union Européenne.

 Espacemanager: Comment votre parti juge la loi des finances 2015 ?

R S : Concernant la nouvelle loi de finances 2015, le Parti Ennahdha est entrain de l'étudier par ses commissions compétentes, tant sur le plan technique que sur le plan politique, et son bloc parlementaire présentera son approche et ses propositions lors des discussions au parlement (ARP). L’évaluation du projet de loi de finances 2015 présentés’effectuera en fonction de sa concordance avec les principes déjà évoqués, en attendant la présentation par le prochain gouvernement de son programme économique.

Espacemanager: Malgré toutes ces difficultés vous semblez optimiste concernant l’avenir de la Tunisie ?
 
R S: Nous sommes confiants en l'avenir de la Tunisie, et nous pensons que la vision politique s’est clarifiée davantage et que la formation d'un gouvernement d'union nationale reste le meilleur choix pour assurer non seulement la réussite de la transition politique mais aussi poursuivre les étapes nécessaires pour réussir la transition économique indispensable pour répondre aux aspirations de notre peuple à la dignité, la justice et la prospérité.
 

Interview réalisée par B.M.