14.000 zéros en calcul au concours de la « sixième »
Lors du dernier concours d’entrée aux collèges pilotes, au mois de juin 2017, on a recensé 14.000 zéros en calcul. Ce chiffre annoncé par le ministre de l’éducation Hatem Ben Salem au cours de son passage dans l’mission « Café arabe » diffusée dimanche soir sur la première chaine. Un chiffre qui fait froid au dos et prouve, si besoin est, que notre école s’enfonce de plus en plus dans la médiocrité. Tout le monde s’en plaint : les enseignants, les directeurs des établissements scolaires les parents, les élèves. Ils sont tous scandalisés. Mais personne n’ose le dire tout haut et s’assumer.
Ce soir le ministre de l’éducation dont les apparitions médiatiques sont rares n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Après les 12.000 zéros en langues au bac(7.000 en français et 5.000 en anglais), voici que les petits sont tombés dans le piège du calcul. On dirait qu’un plan sournois a été établi pour détruire l’école et abrutir les élèves. Pire, notre école est envahie par la violence. Le ministre a annoncé 16.000 cas au cours de l’année précédente dont des cas contre les enseignants. En plus de 176 tentatives de suicide chez les élèves.
Le constat est amer et prouve à quel point notre enseignement est descendu si bas. Les maux de l’école tunisienne sont connus et ils ne datent pas d’aujourd’hui, même s’ils se sont accentués au cours des dernières années. D’autres réformes ont été initiées et qui ont donné des résultats, parfois, mitigés. Elles avaient pratiquement les mêmes finalités, mais elles n’avaient pas réussi à endiguer l’enlisement de l’école dans une situation difficile à cause de l’inconstance des options et la contradiction des décisions successives.
La réforme de l’éducation est la mère de toutes les réformes. Elle nécessite du courage et des moyens. Les forces de résistance sont nombreuses parmi les enseignants notamment qui demeurent la cheville ouvrière de tout changement. Comment pourrait-on remédier aux lacunes d'un système éducatif devenu obsolète, aux limites d'une pédagogie complètement dépassée et aux carences des enseignants en manque de formation et le plus souvent jetés en classe sans trop savoir comment s'y prendre. C'est le cas des milliers « d'instituteurs provisoires », ou encore de ces « amnistiés » qui ont perdu tout contact avec le milieu scolaire depuis de longues années ? Certes, ils ont le droit d’être réhabilités, mais pas au détriment des élèves.
B.O
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