Abdessalam Loued: "Notre objectif est de faire de la Tunisie le 2 ème producteur mondial d’huile d’olive d’une façon durable"
Le ministère de l’Industrie et du Commerce et la Chambre syndicale nationale des exportateurs de l’Huile d’Olive relevant de l’UTICA viennent d’organiser une sympathique manifestation en l’honneur des ambassadeurs et des membres du corps diplomatique accrédités en Tunisie, ainsi que les représentants des médias.
Cet événement, qui s’est déroulé sous le slogan « l’huile d’olive tunisienne, au-delà des saveurs», avait pour objectif de mettre en valeur l’huile d’olive tunisienne, le savoir-faire dans sa production, ainsi que les débouchés pour commercialiser sa récolte importante de la saison 2017-2018 sur les marchés internationaux.
A cette occasion, Espacemanager a rencontré M. Abdessalam Loued, président de la Chambre Syndicale Nationale des Exportateurs de l’Huile d’Olive.
Espace Manager : Présentez-nous d’abord la Chambre Nationale Syndicale des Exportateurs d’Huile d’Olive ?
Abdessalam Loued : La Chambre Nationale Syndicale des Exportateurs d’Huile d’Olive est l'une des importantes structures relevant de l’UTICA. Elle regroupe une centaine d’adhérents dont plus de 40 exportateurs qui réalisent plus de 90% des exportations de la Tunisie.
Depuis sa création en 1995, la chambre n’a jamais cessé d’encadrer les exportateurs, de promouvoir l’exportation de l’huile d’olive conditionnée ou en vrac et de chercher de nouveaux marchés.
Bien que l’oléiculture ait toujours compté parmi les secteurs fondamentaux de l’économie nationale, on sent que les résultats se sont nettement améliorés ces dernières années ?
Effectivement, la Tunisie produit de l'huile d'olive depuis 3000 ans et l’oléiculture a toujours compté parmi les secteurs fondamentaux de son économie, puisque l’huile d’olive représente plus de 40% de l’ensemble des exportations agricoles et 5% de l’ensemble des exportations tunisiennes.
Néanmoins, il faut reconnaitre que notre pays a sensiblement amélioré ses résultats et a conquis de nouveaux marchés depuis la création, en 2005, d’un fonds de promotion de l'huile d'olive financé entièrement par les exportateurs qui lui consacrent 0,5 des revenus des exportations.
Ce fonds est mis en place dans le cadre de la campagne de promotion générique financée par les producteurs nationaux, afin de vendre le produit du terroir tunisien dans sa meilleure forme sur des marchés étrangers.
Dans quelle cadre s’inscrit la manifestation « L’huile d’olive Tunisienne, au delà des saveurs » que votre chambre a organisée avec le ministère de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises ?
L’objectif est d’améliorer la notoriété et la visibilité de l’huile d’olive tunisienne à l’échelle internationale à travers la séduction d’une audience influente constituée des membres du corps diplomatique accrédités dans notre pays.
Comment s’annonce la récolte de la saison 2017- 2018 ?
La récolte s’annonce très importante avec une production qui pourra atteindre les 300 000 tonnes. Ce qui permettra à notre pays de consolider sa place parmi les plus grands pays producteurs d’huile d'olive au monde.
Est-ce que cela va nous permettre de retrouver le rang de 2ème producteur mondial d’huile d’olive ?
On l’espère et nous travaillons pour faire de la Tunisie le 2ème producteur mondial d’huile d’olive d’une façon durable. Ce qui est certain cependant c’est que la Tunisie sera cette saison le 1er producteur d’huile d’olive biologique et qu’on exportera au moins 30 mille tonnes d’huile d’olive conditionnée cette année.
Comment expliquez-vous ces performances ?
Ces performances sont dues à l’augmentation de la récolte grâce aux nouvelles plantations, à l’amélioration de la qualité (puisque plus de 80% de la production a été cette saison du type Bikr qui est de très haute qualité), aux restructurations réussies dans le domaine ainsi qu’au savoir-faire et à l’expérience des professionnels du métier (agriculteurs, conditionneurs et exportateurs) qui n'ont pas lésiné sur les efforts et moyens pour arriver à ce résultat.
Selon vous qu’est-ce qu’il faut faire pour consolider ces acquis ?
La Tunisie doit se positionner durablement comme 2ème producteur mondial d’huile d’olive. Mais pour cela, beaucoup d’actions sont nécessaires dont la révision des législations qui concernent le système de production, de conditionnement et d’exportation, la simplification des procédures de contrôle technique à travers l’instauration de l’autocontrôle et du contrôle après l’exportation.
Il faut aussi multiplier les actions de promotion de cette denrée sur les marchés extérieurs, pour conquérir de nouveaux marchés en plus de ceux de plus de 60 pays où notre huile est déjà arrivée.
Propos recueillis par B.M.
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