Abir Moussi : Ben Ali avant Béji et Marzouki « un accident de l’histoire »
Abir Moussi la présidente du nouveau « parti destourien libre » était l’invitée de l’émission « A qui ose seulement » de Samir El Wafi diffusée sur la chaine « El Hiwar Ettounsi » dans la soirée de dimanche 2 octobre 2016. Fidèle à ses habitudes, celle qu’on appelle « la dame de fer », qui a été flamboyante dans sa tenue blanche, n’a pas eu sa langue dans sa poche et s’est montrée offensive et défendant becs et ongles le bilan de l’ère Ben Ali et du RCD dont elle était secrétaire général adjoint. Toutes griffes dehors, elle n’est pas tombée dans la provocation de son interviewer. Même au plus fort des attaques orchestrées contre l’ancien régime et, elle n’a pas rangé ses arguments et n’a pas battu en retraite.
Moussi continue à considérer que la dissolution du RCD était une énorme erreur et qu’elle avait pour but d’affaiblir l’Etat et ses institutions. Pour elle Ben Ali n’a pas démérité et l’histoire le réhabilitera. D’ailleurs elle le classe derrière Bourguiba, non pas dans l’ordre chronologique, mais dans l’ordre de grandeur. Il est le deuxième meilleur président de la Tunisie indépendante qu’elle place avant Béji Caid Essebsi. Quant à Moncef Marzouki, c’est « un accident de l’histoire » qui « ne métrite pas de figurer dans la liste des chefs d’état tunisiens » ! Elle explique cela par ses « alliances avec des parties étrangères contre son pays et son discours de la haine et de la division ».
Elle n’a pas ménagé de ses critiques les responsables de l’ancien régime qui se sont dérobés à leurs responsabilités historiques en pratiquant la politique de l’autruche, appelant son ancien chef hiérarchique Mohamed Ghariani à ne plus parler au nom des destouriens.
Face à des participants de moindre calibre, elle ne s’est pas laissée entrainer dans des réactions intempestives et violentes. Bien qu’elle rejette toute forme d’alliance avec le mouvement Ennahdha, elle a jeté quelques petites fleurs à son président Rached Ghannouchi «qui a su sauvegarder l’unité de son parti et « ranger sous son aile » beaucoup de destouriens ».
Revenant sur cette scène qui s’est déroulée au tribunal de Tunis au mois de mars 2011 au cours du procès du RCD au cours de laquelle elle a failli être « lynchée », la présidente du nouveau parti destourien ne regrette rien et en veut encore à certains de ses collègues avocats qui lui ont collé une accusation gratuite et au conseil de l’ordre qui les a suivis en lui infligeant une sanction de six mois de non exercice. « A cet instant là où j’ai risqué ma vie, j’ai eu une pensée pour mes filles qui auraient pu rester orphelines ». Et elle n’a pas pu retenir ses larmes, celle de la mère.
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