Affaire déchets italiens : Sit-in des activistes de Sousse devant l’ambassade d’Italie
Des activistes de la société civile de Sousse se sont rassemblés jeudi matin, devant le siège de l’ambassade d’Italie, dans le quartier huppé de Mutuelleville, près du centre-ville de Tunis, pour revendiquer le rapatriement des 282 conteneurs de déchets italiens exportés illégalement, vers la Tunisie, a constaté une journaliste de l'Agence TAP.
Ces activistes jeunes et moins jeunes venant de Sousse, dont le Port abrite depuis l’été 2020, les dizaines de conteneurs renfermant des déchets italiens, ont déposé des gerbes de fleurs devant l’entrée de l'ambassade, où une présence policière renforcée a été remarquée.
Pendant plus d’une heure, les activistes hommes et femmes ont scandé des slogans demandant la levée des déchets italiens (emportez vos déchets de notre patrie) et dénonçant la transformation de la Tunisie, en dépotoir. Ils ont brandi des pancartes en italien « Il fascismo non passera » (le fascisme ne passera pas) et « il paeso di Hannibal non spazzatura » (le pays d’Hannibal n’est pas un dépotoir), et en arabe ( vos déchets sont nocifs). Ils ont critiqué la négligence dont ont fait preuve les autorités des deux pays et la corruption qui sévit dans ce domaine.
Pour Boutheina Korbi, institutrice venue spécialement de Sousse, pour prendre part au sit-in, la nonchalance, dont a fait preuve le gouvernement tunisien et son mutisme par rapport à ce dossier, ne sont pas fait pour rassurer sur l’issue de cette affaire, notant qu’elle n’a nullement confiance en l’intégrité des autorités des deux pays. D’après elle, l’impunité qui règne est de nature à encourager ce genre d’affaire. En tant que responsable de la diplomatie, le président de la République est appelé à agir pour imposer la réexportation des déchets vers leur pays d’origine.
Selon Majdi Ben Ghazal, conseiller municipal à Sousse, l’affaire a duré assez longtemps pour semer le doute quant à l’existence d’une réelle volonté politique de part et d’autre, d'en finir avec cette affaire. Il a précisé que le mouvement tient à se préserver de toute exploitation à des fins politiciennes, rappelant que le sit-in d’aujourd’hui a été déjà précédé par deux autres organisés au port de Sousse respectivement les 21 mars et 28 mars 2021.
Selon Mehdi Belhaj, architecte et l'un des deux jeunes sit-inneurs reçus jeudi, par l’ambassadeur d’Italie à Tunis, ce dernier suit de près cette affaire. Belhaj a indiqué avoir demandé à l'ambassadeur, une reconnaissance de la part de son gouvernement, de sa responsabilité dans cette affaire.
Les activistes ont quitté les lieux, vers Sousse en chantonnant « poubella Tchao » au lieu de la célèbre chanson italienne " bella tchao". Le scandale d'exportation illégale de déchets italiens vers la Tunisie, a mené à des poursuites judiciaires contre 26 personnes en Tunisie, y compris des cadres de la douane et l'ancien ministre de l'Environnement, Mustapha Aroui. Huit personnes sont en prison et une autre est en fuite : le gérant de la société importatrice. C
es déchets ménagers, dont l'exportation est interdite par la législation tunisienne et par les conventions internationales, se trouvent toujours, au port de Sousse depuis l'été 2020.
Selon le conseiller municipal, Majdi Ben Ghazal, le tribunal administratif italien de Lazio, vient de confirmer la décision obligeant la société italienne à reprendre ses conteneurs de déchets, mais d’autres informations évoquent l’acceptation du recours en appel de cette société.
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