Affaire des étudiants tunisiens en médecine à l’étranger: Fuite en avant incompréhensible du ministère

Affaire des étudiants tunisiens en médecine à l’étranger: Fuite en avant incompréhensible du ministère
 
 
Depuis l’annonce de la décision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique annoncée, via un bref communiqué publié le lundi 4 juillet 2016, qui a indiqué que les étudiants tunisiens en médecine, médecine dentaire et pharmacie, qui poursuivent leurs études à l’étranger, ne pourront plus désormais intégrer les facultés tunisiennes, cette affaire n’a pas arrêté de susciter la polémique.
 
Rappel succinct des faits. Pourquoi succinct et bref ce rappel? C'est seulement et tout simplement parce que l'affaire a pris une dimension telle qu'elle a fait une énorme tâche d'huile en devenant le sujet de discussion et de préoccupation.
 
Soulignons que quelque 60 familles ont envoyé leurs enfants étudier la Médecine dans les pays limitrophes: Sénégal, Mauritanie, Maroc et Algérie en se basant sur le fait qu'une fois le premier cycle clôturé avec succès (3 ème Année Médecine), ils pourront comme ce fut toujours le cas jusque-là réintégrer les facultés tunisiennes. Avec cette nuance cependant.
 
Cette approche ne serait plus applicable selon une décision du ministère de l'Enseignement Supérieur dès la fin de l'année 2016-2017. Saignés aux quatre veines, les parents sont désormais exsangues pour assurer à leur progéniture ces études extrêmement onéreuses sur la durée des trois années.
 
Durant ces années, ils ont consenti d'énormes sacrifices pour voir leur enfant réaliser ce rêve de devenir toubib. Prêts, mise en gage de biens voire vente de tout ce qui est de valeur. 
 
Envoyer entre 2000 et trois mille dinars mensuellement sans oublier les frais d'inscription, les billets d'avion, etc, n’était pas une mince affaire,  notamment avec l'effondrement du Dinar.
 
La malheureuse note du ministre à la veille de l'Aïd est venue chambarder tous les plans en interdisant désormais à ces étudiants de réintégrer les facs tunisiennes à partir du début de l’année universitaire 2016-2017 pour semble-t-il une sordide affaire d'accréditation de nos facs, de gros sous à percevoir de l'OMS....
 
Sachant que la période relative à l'accréditation s’étale de 2015 jusqu'à 2025. D'autre par les facs étrangères où étudient ces jeunes tunisiens sont largement accrédités du fait qu'il est possible une fois les études terminées de faire la spécialité (Résidanat) directement en France à l'inverse des étudiants locaux qui doivent réussir leur concours de Résidant ICI avant de rallier l'Hexagone.
 
Face à cette tournure surprenante des événements, les parents ont multiplié les tentatives pour faire infléchir la tutelle: Sit-in, devant le ministère et le parlement avec contacts avec son Président  Mohamed Ennaceur et divers  députés de toutes les tendances. Visites de sensibilisation aux divers partis, passages médiatiques etc , Rien n'y fit. Pis encore lors du premier sit-in dans la salle d'attente du ministère le 8 juillet, le ministre envoya un policier aux parents pour les chasser manu militari dehors !
 
A souligner que jusque-là, il n'a pas daigné recevoir une délégation représentative des parents pour débattre de cette affaire et essayer de la résoudre surtout que ces jeunes censés devenir des médecins dans moins de deux ans sont rentrés définitivement au pays, libéré leur domicile à l'étranger et coupé totalement le cordon avec leur fac étrangère.
 
Mais malgré cela les étudiants et leurs parents ne veulent pas perdre espoir puisqu’ils ont indiqué qu’ils vont continuer leur combat pour avoir gain de cause et sauver l’avenir de ces jeunes.
 
M.S.R.
 
 

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