Affaire du contrat avec une banque française: Mehdi Ben Gharbia appelle Yassine Brahim à démissionner
Le député Mehdi Ben Gharbia du bloc démocratique, qui avait fuité le contenu du contrat qu’allait signer le ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale Yassine Brahim avec la banque française Lazard , est revenu, lundi 2 novembre 2015, dans l’émission Midi Show de Mosaïque FM, sur cette affaire.
«Les députés de l’ARP, a-t-il déclaré, ont pour mission de contrôler l’action du gouvernement. Or, aucun communiqué n’a été publié de la part du ministère de la coopération internationale autour du projet de coopération avec la banque Lazard. Le document non signé accorde à cette banque la mission d’élaborer le plan quinquennal 2016/2020, ce qui porte atteinte à la souveraineté nationale». Ben Gharbia a estimé que «le ministre n’a pas reconnu les faits au début lors de son audition par les membres de la commission des finances, mais il s’est ravisé par la suite, en expliquant qu’une réunion a eu lieu entre les deux parties le 20 octobre dernier. Il a ajouté qu’un appel d’offres a été lancé et qu’une banque étrangère a été, déjà, sélectionnée pour avis et consultation sur la nature des projets et les priorités à privilégier dans le plan quinquennal 2016/2020 ».
Pour le député, «le problème réside dans l’élaboration du plan par une banque étrangère et de lui donner toute la latitude de fixer les priorités, ce qui est, à mon sens, grave. Le ministre travaille seul sans consulter même la secrétaire d’état chargée de la coopération. Nous voulons aussi savoir comment cette banque a été choisie. Il n’y a pas eu d’appel d’offre, a assuré le ministère des Finances, consultée dans ce genre de questions. Suite à cette série de données qui confirment des dépassements en série, je je conseille Yassine Brahim de démissionner».
«Pour le moment, nous réclamons les PV des réunions entre le ministre et la banque Lazard. Les PV peuvent préciser les missions réclamées par le ministère de la coopération de cette banque. S’il n’y a pas de PV, c’est encore plus grave car ceci confirme que le ministre négocie les affaires de l’Etat d’une façon officieuse».
Mehdi Ben Gharbia, qui voit dans ce genre d’accord « un certain mépris des compétences tunisiennes », a précisé que
«pour le moment, les députés sont en train d’examiner la possibilité de retirer la confiance au ministre. Nous allons mener notre enquête jusqu’au bout et si Yassine Brahim ne démissionne pas, nous allons appeler Essid à le limoger», a terminé Ben Gharbia.