AFROMedi 5 : Pour la première fois en Afrique, le sommet du G20 aura lieu en novembre 2025 à Johannesburg

« Développez sur la restructuration de la dette du C20 et du G20 et les recommandations politiques », tel est le thème de la 1ère Session de la 2ème journée de la 5ème édition de l'Initiative Médias d'AFRODAD (AFROMedi 5), organisée du 25 au 27 mars 2025 à Sandton, Johannesburg en Afrique du Sud, présentée par Mme. Sara Branco, membre de l’équipe de leadership du C20 Afrique du Sud et conseillère internationale à l'« Instituto de Referência Negra Peregum », une organisation noire brésilienne.

Dans ce cadre, Mme. Sara Branco a présenté le Groupe des Vingt (G20) en rappelant qu’il s’agit du principal sommet de coopération économique pour les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales visant à discuter des questions économiques et financières mondiales. Il joue un rôle important dans la formation et le renforcement de l’architecture et de la gouvernance mondiales sur toutes les questions économiques internationales.

Elle a précisé que le G20 comprend 19 pays (Allemagne, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Espagne, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Royaume-Uni, République de Corée, Royaume-Uni, Russie) et deux organismes régionaux : l’Union Européenne et l’Union Africaine (en 2023). Les membres du G20 représentent environ 85% du PIB mondial, plus de 75% du commerce mondial et environ les deux tiers de la population mondiale. La structure du G20 repose sur une présidence tournante et une coordination en troïka, composée du pays ayant présidé l’année précédente, du pays en exercice et du prochain président. Cette année, la troïka est formée du Brésil (2024), de l’Afrique du Sud (2025) et des États-Unis (2026). Ces trois pays déterminent l’agenda du sommet des dirigeants et peuvent proposer des ajustements à la structure de cette instance.  

En fait, elle a déclaré que ce genre d'instance souffre d’un manque de transparence et d’engagement contraignant, précisant que les recommandations adoptées par les dirigeants ne sont pas juridiquement contraignantes et il n’existe pas de mécanisme permettant aux sociétés civiles de suivre leur mise en œuvre et d’exiger des comptes aux gouvernements, 

G20 2025 à Johannesburg : « Solidarité, Égalité et Durabilité »

En ce qui concerne le prochain sommet du G20, elle a affirmé qu’il sera organisé, pour la première fois dans le continent africain, au mois de novembre 2025 à Johannesburg en Afrique du Sud en tant président du G20, sur le thème : « Solidarité, Égalité et Durabilité ». A cette occasion, la présidence aura pour objectif de faire un G20 continental.

A cette occasion, trois forces-tâches ont été mises en place pour traiter des enjeux prioritaires: la croissance économique inclusive et la réduction des inégalités, la sécurité alimentaire, et la gouvernance de l’intelligence artificielle et des données. Ces thématiques sont, selon ses propos, essentielles mais nécessitent une implication plus forte des acteurs de la société civile afin que leurs recommandations ne restent pas lettre morte.

Revenant sur le C20 ((Civil Society), Mme. Branco a indiqué qu’il est devenu officiellement un groupe d'engagement du G20 en 2013. Depuis lors, le C20 s'est renforcé chaque année, veillant à ce que les dirigeants mondiaux écoutent les recommandations et les demandes de la société civile organisée, cherchant à protéger l'environnement et à promouvoir le développement social et économique, les droits de l'Homme et le principe de ne laisser personne de côté.

Dans le cadre du processus du G20, le C20 joue de multiples rôles, notamment : fournir une expertise et tenir les gouvernements responsables de leurs engagements ; rechercher des résultats positifs pour la société dans son ensemble ; et faire pression pour que les moyens financiers et l'allocation des ressources soient efficaces pour atteindre ces résultats. Le C20 peut également apporter un équilibre, étant donné que l'une des plus grandes faiblesses du G20, d'après les faits, a été d'accorder à la société civile le même niveau d'accès que celui qu'il accorde aux intérêts commerciaux.

Et d’ajouter que dans un contexte où les citoyens du monde entier estiment que les gouvernements sont trop proches des entreprises ou qu'ils n'agissent que dans leur propre intérêt, il est essentiel d'impliquer la société civile pour garantir que les décisions des gouvernements reflètent les intérêts des citoyens et méritent leur confiance. Il ne fait aucun doute que le C20 est un contributeur majeur au processus du G20 étant donné que, outre son rôle de gardien, la société civile est le foyer des innovateurs et des experts en matière de technologie, de développement durable, d'égalité des sexes, d'urgence climatique, de santé, d'éducation et de tous les thèmes liés au G20, étant capable et toujours prête à fournir des solutions d'avant-garde, des idées novatrices et des conseils sur la manière d'atteindre les objectifs du G20.

S’agissant de la présidence brésilienne du C20, sous la coordination d'ABONG - Association brésilienne des ONG, elle a rappelé qu’elle a débuté le 1er décembre 2023 en même temps que la présidence brésilienne du G20, jouant un rôle crucial dans la poursuite des réalisations significatives des 18 présidences précédentes.

Le Brésil avait axé sa présidence du G20 autour de trois grandes priorités : l'inclusion sociale et la lutte contre la faim et la pauvreté ; le développement durable, les transitions énergétiques et l'action climatique ; et la réforme des institutions de gouvernance mondiale.  

Pour finir, Sara Branco a évoqué la nécessité de renforcer les mécanismes de redevabilité des dirigeants et d’ouvrir davantage les discussions aux organisations de la société civile. « Si nous voulons un impact réel, il faut que nos voix soient entendues et que les engagements pris lors des sommets se traduisent en actions concrètes », conclut-elle. 

De notre envoyée spéciale à Johannesburg Imen Ezzine