Agression raciste en Tunisie: Une étudiante congolaise entre la vie et la mort

 

 

Jadis inconnues et assez rares en Tunisie, les agressions racistes commencent à devenir de plus en plus fréquentes en Tunise. Ces agressions touchent en général les résidents subsahariens pour la plupart des étudiants inscrits dans nos facultés privées.

La dernière agression en date a eu lieu samedi 24 décembre où trois Congolais (deux filles et un garçon) ont été agressés à l’arme blanche (couteau) par un Tunisien à la capitale au niveau du quartier du Passage. 

 

Si le jeune homme s'en est sorti sauf avec une blessure au bras droit, ce ne fut pas le cas pour les filles. La première, admise en réanimation, ne devrait pas tarder à sortir, tandis que la troisième grièvement blessée est dans le coma, touchée qu'elle fut au cou et au visage.

 

Les compatriotes des étudiants agressés et un bon nombre d'étudiants d'Afrique subsaharienne se sont rendus au poste de police de Bab Souika pour porter plainte et tenter de mettre toute la pression juridique pour que les autorités prennent les mesures idoines et les sanctions exemplaires contre l'auteur de ce crime.

 

Dépitée par ces agressions racistes stupides et gratuites, l'Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie a rendu public un communiqué urgent où elle a appelé tous les étudiants et stagiaires africains à un rassemblement ce dimanche 25 décembre sur l'Avenue Habib Bourguiba.Et invite toutes les personnes croyant aux droits de l’homme de bien vouloir se joindre au rassemblement. 

 

"Suite aux multiples cas d'agressions qui nous ont affectés ce jour du 24 décembre 2016, nous invitons tous les étudiants et stagiaires africains en Tunisie et les défenseurs des droits de l'homme à un rassemblement ce dimanche 25 décembre à 14 heures précises sur l'avenue Bourguida dvant lethéâtre municipal afin de dénoncer tous les maux auxquels nous faisons face. Sortons comme un seul Homme, car il y va de l'intérêt de tous et de chacun.Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.", pouvait-on lire dans le communiqué.

 

Ce ressemblement a été l'occasion pour les étudiants subsahariens de protester et de montrer leur désarroi face au calvaire qu'ils vivent dans notre pays.

Plusieurs Tunisiens se sont mêlés à eux pour dénoncer eux aussi ces comportements qui ne sont pas conformes à l’éducation du Tunisien ni à son esprit de tolérance et de cohabitation harmonieuse qui l’a caractérisé. Les protestataires ont désapprouvé les actes de racisme à l’encontre des étudiants subsahariens et les difficultés qu’ils rencontrent pour obtenir les cartes de séjour.

 

Sur les réseaux sociaux, les réactions se sont multipliées du côté des étudiants africains dénonçant ces agressions lâches et appelant les autorités tunisiennes à traiter sérieusement cette question qui ne cesse de place de l'ampleur et par là même de ternir l'image de la Tunisie à l'étranger. De nombreux Tunisiens aussi ont témoigné de leur solidarité envers les victimes. "Toutes nos solidarités avec vous, vous êtes la bienvenue... quels lâches ces pauvres bandits. Il faut que toute le monde bouge contre ces actes criminels", lâche, en colère, un internaute tunisien.