Al-Kawari...avec les honneurs !

Al-Kawari...avec les honneurs !

 

A une voix près, le candidat qatari Hamad Al-Kawari aurait permis, pour la première fois, l’accession d’un Arabe à la Direction Générale de l’UNESCO. Hamad Al-Kawari avait systématiquement caracolé en tête de chacun des 4 tours de scrutins qui s’étaient déroulés entre le 9 et le 12 octobre dernier. 

Sur les 58 pays-membres votants, le candidat qatari se situait systématiquement à chaque fois le premier, entre 18 et 22 voix exprimées face à tous les autres candidats, alors que la majorité requise était de 29 voix + 1. La grande surprise a été illustrée par le résultat qu’il a obtenu face à la candidate parachutée par la France, en dernière minute, avec 28 voix en faveur du candidat qatari contre 30 à la candidate française. 

En dépit des dissensions arabes, contre lesquelles de nombreuses voix s’était déjà insurgées. En dépit de la pression exercée, le jour même du dernier scrutin, par les Etats-Unis et Israël annonçant leur départ de l’UNESCO dans la perspective d’une telle victoire du candidat arabe resté seul en tête... 

En dépit de l’alliance secrète scellée entre l’Egypte et la France dans une ambassade à Paris et qui organisait le désistement réciproque de la candidate française et de la candidate égyptienne en cas de sélection de l’une ou de l’autre à l’avant-dernier scrutin du 12 octobre 2017... 

En dépit des entretiens très avancés arrangés entre l’Egypte et la candidate libanaise, dont le classement en bas du tableau devait bénéficier à la candidate égyptienne, avec un désistement en échange d’une fonction de Directrice Générale Adjointe à l’UNESCO au cas où l’Egypte serait élue... 

En dépit d’une intense campagne de pressions menée auprès des pays africains, et particulièrement les africains francophones de l’ouest... 

En dépit de l’intervention directe du Ministre des Affaires Etrangères d’Egypte, qui s’était spécialement rendu en personne à Paris pour coordonner les transactions... 

En dépit de l’interpellation agressive directe qui a été lancée par ce dernier en direction des Africains anglophones de l’est, et particulièrement du Kenya, en pleine séance du Comité Exécutif de l’UNESCO... 

En dépit de l’appel public, le jour même du 13 octobre 2017, lancé par le Ministre égyptien à « voter au dernier tour de scrutin pour la candidate française », contre le candidat arabe Hamad Al-Kawari... 

En dépit de la menace de la coalition des pays arabes hostiles au Qatar, qui laissaient planer leur intention de quitter à leur tour l’UNESCO si le candidat qatari était élu...

In fine, le candidat Hamad Al-Kawari sera tout de même arrivé, à une voix près de la majorité. Etre parvenu à ce niveau-là au dernier tour, par delà les actions et tirs de barrages engagés contre le candidat Al-Kawari, constitue « une gageure que le candidat et son pays comptent bien célébrer ».  

Après une série de visites systématiques à 60 pays membres de l’UNESCO durant deux années, après une campagne médiatique intense en direction des leaders d’opinion, après la présentation d’un programme complet pour le sauvetage de l’UNESCO et pour les quatre années de mandature envisagées, Hamad Al-Kawari est considéré avoir « gagné…avec les honneurs », face à cet agrégat de manœuvres et dans ce contexte hostile. Selon nos informations, le Qatar considère avoir triomphé et ne va certainement pas manquer de le faire savoir !

A.B.
 

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