Baisse du déficit Commercial : On peut mieux faire si le secteur du phosphate reprend son activité
L’Institut national de la statistique (INS) vient de publier les chiffres relatifs au commerce extérieur pour le mois de février 2013 en comparaison de la même période de l’année 2012.
Il en ressort une légère baisse du déficit commercial avec une progression de 2,6 points du taux de couverture qui est désormais de 74,1%. C’est en soi une excellente nouvelle, même s’il reste beaucoup à faire en matière de maîtrise du déficit commercial.
Chaque point arraché au déficit commercial est en effet une bataille gagnée dans une conjoncture économique difficile non seulement à l’échelle nationale mais aussi à l’échelle des regroupements économiques vers lesquels nos exportations sont traditionnellement orientées.
On doit à cet égard à la BCT d’avoir, il y a quelques mois, affiché toute sa détermination à livrer bataille contre la dérive du déficit commercial et contre l’inflation. Pour le moment, les résultats sont encourageants, reste la menace d’une spirale inflationniste avec un taux d’inflation tout de même de 6%...
La légère baisse du déficit commercial est sans doute consécutive aux mesures monétaires et aux restrictions imposées par la BCT à certains produits d’importation mais elle traduit aussi un certain nouveau dynamisme du secteur de l’exportation.
Il est à cet égard intéressant de relever que les exportations du secteur des mines, phosphates et dérivés ont progressé de 8,1%. Il est dès lors fort aisé d’imaginer ce que pourrait être le niveau de la baisse du déficit commercial si le secteur du phosphate et dérivés reprenait son activité normale à l’export.
Fortement secoué et sujet à conflits sociaux à répétition, ce secteur stratégique et fer de lance de l’exportation devrait être un des premiers dossiers que le nouveau gouvernement devra traiter sérieusement et avec beaucoup de lucidité.
En attendant, il convient de se féliciter de la progression de 4,9% des importations en biens d’équipement. Signe qu’il y a une petite amorce de l’investissement.
Reste l’essentiel, à savoir la nécessité d’accompagner cette petite reprise et de la soutenir dans le temps. Il s’agit en l’occurrence de tout faire pour mettre la sphère de la production et de l’investissement à l’écart, du moins à l’abri, de nouvelles turbulences que pourront susciter de nouveaux petits calculs politiciens et politiques.
En clair, il s’agit, chaque fois qu’il est possible de le faire, de dépolitiser l’économie. (Source : La presse)