Bassin minier : Abdelfettah Mourou prend Rached Ghannouchi à contre pied
Abdelfattah Mourou, premier vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple et vice-président du Mouvement Ennahdha, qui était l’invité de l’émission Midi Show de Mosaïque FM, lundi 5 septembre 2016, a déclaré que « consacrer une partie des revenues du phosphate au bassin minier est une proposition saugrenue ». Ce faisant il a pris à contrepied le président de son mouvement Rached Ghannouchi qui lors d’une visite à Gafsa le 27 août dernier avait appelé « le gouvernement à entamer des négociations avec les habitants de Gafsa et de consacrer une partie des revenues du phosphate à la région ». Appel soutenu quelques jours plus tard par le président du groupe parlementaire de Nidaa Tounes, Soufien Toubal ainsi que par le député de Gafss et membre du Front populaire Ammar Amroussia.
Mourou a estimé que l’Etat est la seule partie en mesure d’idetifier les besoins de chaque région. La Compagnie des phosphates de Gafsa et d’autres sociétés ont aussi une responsabilité sociale en construisant des routes et une infrastructure dans les régions.
Il a souligné affirmé qu’aucun projet n’a été réalisé à Gafsa depuis 20 ans. « Lors d’une visite de la région, j’ai découvert que la réalisation d’un CHU n’a pas encore commencé. Les routes n’existent pas dans la région. Mais consacrer une partie des revenues du phosphate à la région n'est pas réaliste. D’un autre côté, il faut appliquer le principe de la discrimination positive énoncé dans la Constitution ». En plus de cela a-t-il ajouté, il faut accorder la confiance au pouvoir. Cette confiance doit être acquise à travers une action rapide en organisant des conseils ministériels et en lançant rapidement des projets bloqués ».
Mourou a expliqué que la Tunisie n’est pas capable en ce moment de relever les défis de l’emploi du développement et de la croissance économique. «Récemment nous avons organisé des journées parlementaires autour des « équilibres financiers et les défis de l’étape actuelle » et on relevé que pendant cinq ans les gouvernements successifs ont caché la vérité sur la situation réelle du pays. C’est pourquoi, nous devons serrer la ceinture, sans un effort spécifique est nécessaire pour les sans emploi ».
Abdelfattah Mourou a assuré que le pays n’est pas en état de faillite, mais la conjoncture actuelle est difficile. «La production ne suffit pas à combler les demandes et la masse salariale consomme les revenus. Nous sommes appelés à exploiter les ressources économiques et à réformer la fiscalité et l’administration devenue archaïque».
Tout en reconnaissant que plusieurs experts économiques ont noté que la situation de la Tunisie est pire que celle de la Grèce, il a, néanmoins, affirmé que l’austérité n’est pas à l’ordre du jour. Mais si les réformes ne suivent pas, l’austérité deviendra inévitable.
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