Birmanie: Facebook, porte-voix de la haine religieuse
Début juillet, les deux principaux groupes religieux Birmans, bouddhistes et musulmans se sont affrontés. Pour cause, Wirathu, un fondamentaliste, avait publié sur Facebook les accusations de viol de musulmans sur deux bouddhistes, avant d'assurer que les mosquées de la ville avaient appelé au "jihad", et de mentionner que "les organisations musulmanes sont responsables de ça et sont plus à même d'empêcher que cela ne se reproduise", avait-il déclaré à l'AFP.
Sa déclaration avait enflammé Mandalay, deuxième ville du pays, Facebook devient par là, le porte-voix involontaire des instigateurs de la haine.
Cet outil de communication devenu très accessible depuis 2011 est utilisé à d’autres fins nuisibles par les démons de la haine birmane. Craignant que cette violence touche d’autres régions du pays, le réseau social était inaccessible deux jours. Accusé pour censure, le pouvoir dénie toute responsabilité dans cette mesure.
A l’AFP, un responsable de Facebook a souligné que le réseau a repris. Selon sa politique, Facebook "ne permet pas le discours de haine" ni les contenus étant "une menace directe à la sécurité publique". Contacté par l’AFP, un responsable proche du Président Thein Sein a souligné que le pouvoir et Facebook envisagent de "réduire les provocations, les rumeurs sur le réseau social et le discours de haine". Au finish, le site a décidé d’assigner trois personnes pour communiquer avec la Birmanie et bloquer des pages, en accord avec sa politique, a-t-il précisé.
Les mesures ne se limitent pas là. Le pouvoir pense à la régulation des publications sur les sites sociaux, a précisé un cadre birman. Nicholas Farrelly, de l'Université nationale australienne "Le langage malveillant, haineux, est banal". Ceux qui utilisent ce langage se sentent les bienvenus sur internet, et dans les interactions quotidiennes dans la rue".
Placés devant leurs responsabilités, le géant de l’informatique et le pouvoir birman ont intérêt de prendre des dispositions à la hauteur du drame. "La paix et la sécurité sont l’alpha et l’oméga du développement".