Blocage de la décision d’accepter les roubles pour attirer les touristes russes
Le ralentissement de l'économie russe et l’effondrement du rouble, provoqués par l'escalade des sanctions contre Moscou depuis la crise de Crimée ont causé la chute du nombre des touristes russes qui partent passer leurs vacances à l’étranger.
Selon les données officielles du gouvernement russe, 40 millions de Russes partaient à l'étranger chaque année, avant le début de la crise en 2014.
Les premières destinations touristiques de la Russie étaient traditionnellement la Finlande, la France, la Lituanie, la Bulgarie et les stations balnéaires de Turquie, de l’Egypte, de l’Italie, de l’Espagne, de la Grèce, de Chypre, de Malte …..
Bien qu’elle ait été toujours loin de la Turquie qui est arrivée à attirer en moyenne 4 millions de touristes Russes par an et ou même de l’Egypte qui a réussi à attirer 1,5 million de Russes chaque année, la Tunisie a réussi à entrer dans la liste des vingt premières destinations préférées des Russes attirant 296 000 touristes de ce pays en 2013.
Cependant ce chiffre a baissé en 2014(année du début de la crise) pour se limiter à 262 000 touristes russes et les estimations pour 2015 sont très inquiétantes puisqu’on parle de 50% de réduction par rapport à l’année dernière.
Cette tendance à la baisse des touristes russes qui n’est donc pas propre à la Tunisie, puisque le nombre de touristes russes en Europe a chuté de près d'un tiers depuis la crise, est cependant très préjudiciable à notre tourisme. Car les Russes qui sont très peu influencés par les retombées du terrorisme ou par l’image de notre pays véhiculée par les médias occidentaux, représentaient une solution inespérée pour notre tourisme en ces temps de crise.
Or le problème c’est que cette chute des touristes russes aurait pu être évitée si on s’est arrangé pour s’adapter aux exigences des professionels du tourisme de ce pays dans la nouvelle conjoncture du ralentissement de l'économie de ce pays et de l’effondrement de son rouble.
Face à la crise, les voyagistes de ce pays ont en effet, appelé de nombreux pays à accepter le paiement en roubles dans la saison 2015 pour garantir l’arrivée en masse de touristes russes.
Or si de nombreux pays qui sont concurrents à la destination Tunisie, comme l’Egypte, Chypre et la Turquie ont vite réagi et accepté cette proposition depuis le mois de janvier pour sauver la saison, ce dossier traine encore dans les bureaux de la Banque Centrale.
Il s’est avéré en effet que le ministère du Tourisme ; qui était conscient que cette solution du paiement des Russes en rouble était une des rares opportunités pour donner un coup de fouet à la reprise du marché russe en ces temps de crise ; a tout fait pour convaincre le gouvernement, la Banque Centrale et les différentes autorités à l’accepter.
La ministère en a même fait son cheval de bataille, et essayé avec l’aide des professionnels du tourisme à faire pression pour accélérer les procédures.
Mais la bureaucratie et le manque de clairvoyance de certains décideurs qui se demandent encore sur la manière d’utiliser les roubles russes si on les accepte freinent encore la situation, alors que la haute saison a déjà commencé.
Bien que la solution soit claire puisqu’on peut à l’instar de la Turquie, de Chypre et de l’Egypte se servir du rouble pour le paiement des importations de la Russie dans notre pays..
Entre-temps, ces bureaucrates qui ne veulent s’adapter à la triste réalité doivent comprendre que pour une situation exceptionnelle des mesures exceptionnelles sont exigées pour s’en sortir.
Kais Ben Mrad