Bouteflika demande à la France de reconnaitre ses crimes en Algérie
Dans un message adressé à la Nation, à l'occasion du 55ème anniversaire de la fête nationale de l'Indépendance et de la Jeunesse, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, de nouveau demandé à la France d'admettre officiellement les « souffrances » infligées au peuple algérien sous la colonisation.
« A travers l'évocation de notre passé dramatique à la suite de l'invasion française » a-t-il affirmé, « nous exerçons notre devoir de mémoire envers nos ancêtres dont des millions sont tombés en résistants, des centaines de milliers d'autres ont été emprisonnés ou déportés, alors que des millions d'Algériens ont été dépossédés de leurs terres et de leurs biens. Nous exerçons aussi notre devoir de mémoire envers notre peuple qui a sacrifié un million et demi de ses enfants pour le recouvrement de son indépendance et de sa souveraineté nationale ». Il ajouté que « de tels rappels ne sont porteurs d'aucune haine, même si notre peuple exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d'hier, la France, avec laquelle l'Algérie a engagé la construction d'un partenariat d'exception qui se doit d'être mutuellement bénéfique, un partenariat qui gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l'Histoire ».
L’Algérie a par le passé réclamé que la France reconnaisse officiellement ses « crimes » en Algérie et s'en excuse, après 132 ans de colonisation française et une guerre d'indépendance sanglante. Cette question avait très rarement été soulevée ces dernières années, notamment depuis que le président Hollande avait le 20 décembre 2012, solennellement reconnu devant le Parlement algérien « les souffrances » infligées par « la colonisation française », sans toutefois formuler d'excuses ou de repentance.
Mais lors d'une visite à Alger en février, le nouveau président français Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle française, avait qualifié la colonisation française en Algérie (1830-1962) de « crime contre l'humanité ». En élisant Emmanuel Macron, les Français ont « distingué un ami de l'Algérie », avait estimé Abdelaziz Bouteflika. Une visite du nouveau président français en Algérie a été officiellement annoncée mais aucune n’a jusque-là été fixée. Mercredi, Abdelaziz Bouteflika, diminué physiquement depuis un accident vasculaire cérébral en 2013, a fait une rare apparition publique en se recueillant, assis dans un fauteuil roulant, à la mémoire des martyrs de la guerre d'indépendance (1954-1962), dans un cimetière de la banlieue est d'Alger, selon des images diffusées par la télévision d'État. À la tête du pays depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, a été réélu en 2014 pour un quatrième mandat. Depuis son AVC, son état de santé fait l'objet de nombreuses spéculations et il ne fait que de brèves et rares apparitions à la télévision d'État.
Avec APS et AFP
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