Ce sont les « petits » clubs qui font les grands championnats, Monsieur Jarii

Ce sont les « petits » clubs qui font les grands championnats, Monsieur Jarii

Par Jamel HENI

Selon toute attente, la montagne a accouché d'une souris. Le bureau exécutif de la fédération tunisienne de football, confirme la relégation de la JSK et du CSHL en ligue 2 et par conséquent celle de toutes les autres équipes aux divisions inférieures.  

La raison d’État semble avoir changé. Nous ne sommes plus en 2011 où la même FTF, les mêmes  blancs-becs, à quelques cravates près, avaient décidé de porter le nombre d'écuries à 16 ! Sans que la juritocratie mondaine ne s'en offusque. Sans que les puristes sélectifs ne crient haro sur le baudet.

Y a bientôt 10 ans, la fédération tunisienne de football, avait pris une décision « sage ». Sage dans un sens purement sociologique : le rôle d'une fédération n'est pas d'appliquer la loi, le ministère de l'intérieur suffit.  Son rôle n'est pas de légiférer, le parlement s'en charge. Sa tache n'est pas d'organiser la pratique du sport, le ministère de la jeunesse et du sport en répond. Le rôle d'une fédération sportive devrait être celui  de gérer les relations entre  tous ces organes législatifs, exécutifs et organisationnels, d'assurer à travers son action, l'unité d'un projet footbalistique national cohérent, juste et perfectible. 

Incohérent 

Or, et sans faire la fine bouche, ce projet ne semble pour le coup ni cohérent ni juste. Il ne semble pas cohérent dans la mesure où la FTF n'assure plus les relations entre la législation et l'exécution du sport : elle en est devenu le clergé : une autorité religieuse suprême qui définit le licite et l’illicite en sport, sans aucune exégèse ni jurisprudence possibles. Sans que personne ne puisse accéder aux interprétations ésotériques dont sont « affublées » ses membres. Comment ? 

La FTF ne nous a jamais expliqué pourquoi a-t-elle décrété un championnat à 16 en 2011, ni pourquoi  refuse-t-elle d'y revenir en 2020. Soit,  les mêmes causes ne donnent jamais les mêmes effets et que les considérations sociologiques, sécuritaires et morales ne pèsent que dalle dans la balance sportive ! Soit, le clergé de la FTF a décidé de garder le monopole des fatwas sportives ! 

Injuste 

Ce projet n'est plus juste. Criard ! Grossier. Insupportable. Décevant. La FTF ménage les grosses écuries : les grands clubs et le club de son président ! Elle remue ciel et terre, tord le coup à la législation, pousse l'exégèse jusqu'au bout  bout, retourne même l'interprétation d'un texte, et se transforme en un  avocat du diable,  lorsqu'il s'agit de sauver les grands clubs et le club de son président ! 
Elle croise les bras, s'en tient à la lettre, interdit toute interprétation, écarte toute considération morale, sociale, sécuritaire, et se transforme en un « procureur » sportif...lorsqu'il s'agit de rendre justice aux clubs régionaux, sans « attractions électorales », sans défense ou sans intérêts financiers, médiatiques ou politiques importants ! 

Révolutionnaire

Que peuvent les clubs sans « attractions électorales » ? La JSK et le CSHL ou encore tous les concernés par la rélégation tels que l'ASK, l'ASM,?

Ils peuvent ce que ne peuvent guère les grands clubs et le club de « son président » ! Ce que ne peuvent les dominants ! Les dominants et leurs larbins. Les clubs dominés pourraient tout, là les dominants ne pourraient rien d'autre que le statu quo ! Les dominés pourraient tout changer, là où les dominants tiendraient à la hiérarchie, à sa reproduction désespérante, au fil rouge de la domination !

Ils peuvent la révolution. 

Les clubs sans attractions électorales sont capables d'un 2011 sportif ! 

 
 

Votre commentaire