Clôture du projet PARC-EDU : Pour surmonter la réticence des élèves à étudier les mathématiques

Le séminaire de clôture du projet « Partenariats Actifs pour la Recherche Collaborative en Éducation en Tunisie » (PARC-EDU), organisé les 8 et 9 mai 2025 au Centre International de Formation des Formateurs et de l’Innovation Pédagogique (CIFFIP), a marqué la fin de la phase expérimentale d’un projet mené en partenariat entre le ministère de l’Éducation et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Le projet PARC-EDU vise à :
- Encourager une recherche pluridisciplinaire de haut niveau dans le domaine éducatif qui réponde aux préoccupations nationales ;
- Assurer le transfert des résultats de la recherche vers la formation continue et initiale des professeurs ;
- Expérimenter des pratiques pédagogiques nouvelles au sein des établissements.
Globalement, il s’agit pour des chercheurs, des inspecteurs et des enseignants de travailler sur des thématiques d’enseignement et d’éducation précises, expérimentées et mesurées dans le cadre de situations de terrain.
Les résultats de ces projets permettent aux chercheurs d’affiner et de mener des recherches précises et documentées par des applications en salles de classe comme ils permettent au ministère de l’Éducation d’expérimenter et d’obtenir des données probantes utiles au pilotage de l’éducation (programmes scolaires, formation initiale et continue…).
La phase expérimentale du projet a permis de définir un protocole de fonctionnement (un vademecum du dispositif de recherches collaboratives en éducation en Tunisie), et de mettre en place des premières recherches de terrain à titre expérimental.
Trois équipes incluant des chercheurs, des conseillers d’orientation et des inspecteurs de disciplines scientifiques se sont ainsi penchés sur l’analyse des raisons de la désaffection des élèves tunisiens pour les filières mathématiques. Effectivement, de moins en moins de lycéens tunisiens choisissent cette option.
Le séminaire a été l’occasion de faire un point général sur l’enseignement des mathématiques, les stratégies d’orientation des lycéens et de prendre aussi connaissance des recherches menées à titre de projets pilotes dans le cadre du projet PARC-EDU. Enfin, il a permis d’identifier les meilleures pratiques pour mettre en place de futures recherches.
Seulement 7 000 élèves inscrits au baccalauréat des mathématiques en 2024
Lors de la séance d'ouverture de ce séminaire, le Directeur général du CIFFIP, Zakaria Dassi, a indiqué que le projet PARC-EDU a été lancé en mai 2024 en collaboration avec des équipes de recherche composées de médecins, de chercheurs et d'inspecteurs pédagogiques pour connaître les raisons de la réticence des élèves à étudier les matières scientifiques, notamment les mathématiques.
De son côté, le Conseiller général d'information et d'orientation, Moncef Khemiri, a déclaré que les résultats de l’étude récente menée, dans le cadre du projet PARC-EDU, par les ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur, en partenariat avec l'Institut Français de Tunis (IFT), sur la réticence des élèves en Tunisie à étudier les disciplines scientifiques, notamment les mathématiques, ont démontré que le pourcentage des élèves orientés annuellement vers cette matière a diminué.
Il a précisé que le nombre de candidats est passé de 20% à 7% au niveau national, soit seulement 7 000 élèves inscrits au baccalauréat des mathématiques en 2024 contre 30 000 au baccalauréat d'économie et de gestion.
Par ailleurs, M. Khemiri a expliqué que l'une des raisons principales de cette réticence est la faiblesse des acquisitions de base de l'élève tunisien dans le cycle primaire, ce qui a été confirmé par plusieurs études, dont le rapport présenté par l'UNICEF en 2021. Les résultats de ce dernier ont montré que 74% des élèves âgés de 7 à 14 ans souffrent d'une grave faiblesse en mathématiques et 34% d'une grave déficience en lecture et en écriture.
Au final, il a recommandé d’adopter une nouvelle approche pour que la majorité des personnes orientées vers l'école supérieure de formation des enseignants soient des diplômés des disciplines scientifiques, en plus de changer le mode de formation des enseignants et de réduire autant que possible l'orientation vers les disciplines littéraires, l'économie et la gestion. Et de conclure que la discipline des mathématiques est en voie de disparition.
I.Z.
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