Comme si on attendait Godot !
Par Naoufel Ben Aissa
21h21 du 21 juin dernier fut la 21e minute de la 21e heure du 21e jour du mois de Juin de l'an 21 du 21e siècle.
A cette heure symbolique, le monde aurait été en pleine fête de la musique s'il n'avait pas été en pleine crise sanitaire.
Chez nous, sidérés par les atteintes par le Coronavirus, nous étions en attente de l'annonce des décisions du gouvernement pour parer au siège imposé aux régions sinistrées.
A Kairouan à titre d'exemple, le taux de mortalité est alarmant. Le maudit virus a rendu la situation des plus critiques.
Entre temps et en l'absence de l'Etat, la capitale islamique s'est retrouvée à la merci de la miséricorde divine.
Toujours en retard d'une étape et pris de court par la célérité de la propagation du virus mutant, l'Etat a quand même pris tout son temps pour prendre des mesures; tout en sachant qu'il n'a ni les moyens de sa mission et ni les sources de financement.
La Tunisie est hélas en-dessous de tout et notamment du seuil de la pauvreté. D'ailleurs, le "misérabilisme" sonne tellement "bien" dans les dires des responsables politiques que rien que la tonalité de leurs voix le fait entendre.
Pendant que le gouvernement trébuche et que le "débat national" fait la une, les pauvres citoyens, confrontés à la mort, ne font qu'enterrer leurs morts, à distance.
Catastrophés, ils n'ont plus que leurs prières en espérerant que leur voix parvienne à Dieu, après avoir traversé les sept cieux.
A propos, pour trois raisons, un 21, chiffre multiple de 7, convient bien pour prier.
Comme il y a 7 notes de la gamme diatonique, il y a 7 circumambulations de la Mecque et 7 jours en une semaine.
La Musique on n'en fera pas même le jour de sa fête, à moins que ce soit une musique macabre. Et tant que les élus et autres responsables du pays n'écoutent pas et que l'ambiance est morbide, ça sert à quoi de fêter la musique ?
Le Hajj, il n'y en aura pas cette année et c'est ainsi à cause de la pandémie. Quant aux jours de la semaine, on n'y fait qu'attendre. Attendre les secours, la tenue des promesses électorales, la fin de l'épidémie, des jours meilleurs... etc....
En fait, dans ce bled, nous y sommes "en état d'attente" et même pendant la fête, on ne fait qu'attendre la fin de l'attente .... comme si on attendait Godot.
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