Comment avait-on prévu d’empoisonner Bourguiba le 7 novembre?
Invité par l’amicale des anciens parlementaires que préside l’ancien député, l’avocat Adel Kaaniche, l’ex premier ministre et directeur du PSD Hédi Baccouche a apporté, vendredi 6 janvier, un éclairage sur les préparatifs du «coup d’état médico légal» pour déposer le président Habib Bourguiba. Les trois principaux acteurs de ce changement sont naturellement Zine Al Abidne Ben Ali, Hédi Baccouche et Habib Ammar qui ont « comploté » contre le père de l’indépendance. Tout a commencé le 27 octobre 1987 au soir, soit quelque trois semaines après la nomination de Ben Ali à la primature en remplacement de Rachid Sfar. Alerté par Saida Sassi, la nièce de Bourguiba, Ben Ali a commencé à sentir le danger d’autant plus que « Mohamed Sayah et Mansour Skhiri avaient convaincu Bourguiba que Ben Ali n’avait aucun diplôme, même pas le baccalauréat et qu’il n’était pas ferme à l’égard de islamistes », a assuré Baccouche. Il fallait agir pour éviter de connaitre le même sort que ses prédécesseurs. « Nous avons longuement discuté du plan à mettre en place pour se débarrasser du locataire de Carthage et l’hypothèse de son empoisonnement par un produit nocif, que Habib Ammar devait aller chercher en Italie, a été avancée. Mais cette idée a été vite abandonnée », a-t-il expliqué.
Hédi Baccouche a affirmé qu’il avait au départ proposé la constitution d’un conseil militaire composé de hauts cadres de l’armée avec à sa tête le général Ben Ali, mais Habib Ammar s’y était farouchement opposé. « Finalement, nous avions convenu d’appliquer l’article 57 de la Constitution de 1959. » a-t-il conclu.
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