Covid-19 : Moins de morts en Allemagne pourquoi ?
Jusqu’ici, l’Allemagne semble mieux faire face à la crise sanitaire. Le pays compte actuellement moins de morts du coronavirus que ses voisins, grâce notamment à des tests plus nombreux.
Lundi 30 mars 2020, on a compté 2.606 morts en France, 520 en Allemagne selon les derniers décomptes publiés ce jour-là. Alors que l’Italie a dépassé les 10.000 morts et que l’Espagne compte 6.606 décès.
Et si l’on met en perspective le nombre de personnes infectées en France et en Allemagne, 40 000 contre 60 000, ces statistiques laissent penser que l’Allemagne s’en sort mieux : plus d’infections, mais moins de morts. Ce qui donne ainsi une grande différence du taux de mortalité : 5% en France alors qu’il ne dépasse pas 0,5% en Allemagne.
Le virologue Christian Drosten a tenté d’expliquer ces écarts lors d’une récente conférence de presse. Directeur du département de virologie de l’hôpital universitaire de la Charité à Berlin, il est actuellement en première ligne dans le combat face au Covid-19.
C’est lui qui a mis dès le mois de janvier une stratégie de dépistages massifs, avec aujourd’hui 500.000 tests effectués par semaine. Une stratégie rendue possible par le maillage médical présent dans le pays.
Christian Drosten explique que "c’est la proximité locale qui est primordiale. La densité régionale du réseau de laboratoires, d’hôpitaux, de cliniques permet de concrétiser de manière locale le travail des nombreux hôpitaux universitaires présents dans les grandes villes, mais aussi les villes moyennes".
Le virologue estime que "le nombre de tests réalisés est le résultat de cette collégialité dans le domaine médical".
Des tests rapides bientôt
Avec d’autres pays européens, l’Allemagne travaille également sur des tests aux résultats quasi immédiats, en une dizaine de minutes. À partir d’une simple goutte de sang, ces tests seront capables de déterminer la présence d’anticorps spécifiques au Covid-19.
Selon Christian Drosten, "ces tests d’anticorps seront prêts d’ici quelques semaines, nous touchons bientôt au but. Les premières entreprises sont entrées dans la phase de production et les laboratoires y ont déjà accès. Ceci nous permettra dès la période de Pâques d’avoir accès à un volume de données bien plus important".
Des tests plus rapides et bien plus accessibles qui permettront d’identifier les personnes infectées sans le savoir, et donc a priori immunisées.
Si l’Allemagne fait aujourd’hui encore figure de bon élève, il faut cependant rester prudent, comme l’a rappelé le ministre de la Santé hier : la grande vague d’infections est encore devant dans le pays. (Source : site DW en français)
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