Dans sa lettre de démission, Lazhar Akremi déplore sa marginalisation et un déficit d’autorité du gouvernement
Dans sa lettre de démission, longue de 7 pages, le désormais ancien ministre auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec l’Assemblée des représentants du peuple(ARP) Lazhar Akremi a expliqué les raisons qui l’ont amené à quitter son poste.
Il déplore sa mise à l’écart de toutes les décisions prises par le gouvernement et le peu d’égard dont il bénéfice auprès de Habib Essid. Il s’est trouvé dans la situation d’un haut cadre confiné dans un rôle de subalterne, mis dans un placard, passant son temps à lire les journaux tout en continuant à bénéficier des avantages spécifiques à la fonction. Situation intenable pour quelqu’un habitué à être partie prenante dans la prise de décision. Il reproche à Essid d’interférer dans la crise de Nida Tounes en privilégiant un courant contre un autre.
Lazhar Akremi, qui a passé plus de 9 mois dans un bureau synonyme, pour lui, de "cellule dans une prison dorée", pense que ce gouvernement qualifié de « gouvernement aux mains tremblantes », n’a pas réellement de mains. Il fait la politique de l’autruche face aux tares qui rongent la société, la malversation, la corruption et le trafic de tous genres. L’économie parallèle a atteint un niveau intolérable de 54% du PIB.
S’il a quitté le gouvernent, il ne va pas chômer. Outre ses occupations professionnelles en tan qu’avocat, il va consacrer beaucoup plus de temps à son parti, Nida Tounes dont il est membre fondateur. Il va retourner à ses électeurs pour leur présenter ses excuses pour ne pas avoir tenu ses promesses de campagne, d’abord, et pour être plus proche d’eux, en ces moments difficiles, ensuite. Il ne veut pas continuer à défendre une politique à l’élaboration de laquelle il n’a pas été associé, ni à assumer un échec patent d’un gouvernement qui pèche par un déficit d’autorité.
Ci-dessous l'intégralité de la lettre dd démission.