Des dossiers de 10 milliards de dinars d’argent douteux transmis à la justice
La Commission Tunisienne des Analyses Financières (CTAF) est instituée par l'article 118 de la loi organique n°2015-26 du 7 août 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d'argent. Elle siège à la Banque Centrale de Tunisie. Elle joue le rôle de « Cellule de Renseignements Financiers de type administratif ». Elle est, également, « le centre national chargé de la réception, de l'analyse des déclarations de soupçon et de la transmission au procureur de la République des déclarations dont l'analyse a confirmé le soupçon ».
Dans son rapport de l'Evaluation Nationale des Risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, soumis par le gouverneur de la BCT Chedly Ayari aux trois présidents, le 18 avril 2017, et rendu public, elle a évalué les risques encourus par différents secteurs, organismes gouvernementaux et non gouvernementaux dans le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Parmi les secteurs les plus exposés, on trouve le secteur bancaire par où transitent la plupart de opérations. Ainsi 414 déclarations de soupçon de blanchiment d’argent au cours des dix dernières années ont été transférées à la justice. Entre 2011 et 2016, le volume d’argent des dossiers transmis à la justice a atteint 10 milliards de dinars. 53% des opérations « douteuses » dépassent les 10milliosn de dinars pour chaque opération, 26% pour de opérations entre un million et dix millions de dinars et le reste pour de opérations inférieures à un million de dinars, (page 74 du rapport).
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