Des milliers d’heures de travail perdues chez les postiers
Le refus d’ouvrir les bureaux de poste le samedi 28 mars par les syndicalistes, qui a coûté sa place au PDG de la poste tunisienne Nabil Madani, est dû au fait que la direction ne s’est pas engagée à payer les agents pour ce qu’ils considèrent comme heures supplémentaires travaillés.
Malgré les consignes du ministre des TIC et de l'économie numérique, Noomen Fehri, aux directeurs régionaux de la poste pour assurer l’ouverture des 32 guichets des centres des gouvernorats au public ce samedi 4 avril, en attendant de généraliser l’ouverture des 1043 bureaux de poste les samedis, dans les semaines à venir, le différend persiste entre la direction et les syndicalistes concernant le non engagement du paiement des heures supplémentaires.
En effet, suite à une réunion tenue au sein de la tutelle et présidée par le ministre, il a été décidé de ne payer les heures supplémentaires de travail le samedi que si le volume horaire hebdomadaire règlementaire est respecté par le (les) agent(s) concerné(s).
Lors de la prise de cette décision, il a été rappelé qu’un PV de réunion tenue en novembre 2013 au ministère stipule bel et bien que le volume horaire, tel que fixé dans les statuts de la poste et le code de travail (40 heures par semaine), doit être respecté et que seul le dimanche est considéré comme jour de repos.
Mais comme il s’est avéré que les employés travaillent moins que l’exige la loi, et comme les trois heures de travail du samedi peuvent coûter trop cher à la poste : un jour de travail (c’est-à-dire 8 heures payées pour 3 heures travaillées) plus un jour de repos, au cas il serait payé, il a été décidé semble-t-il de ne pas payer d’heures supplémentaires les samedis.
Du côté de l’administration on considère que :
Les employés de la poste ne font que 39 heures de travail au lieu de 40 heures par semaine comme stipulé dans les statuts.
-Les agents des 32 bureaux concernés ne font que 30 heures de travail par semaine, du fait que la journée de travail est assurée par deux brigades: une le matin, l’autre l’après-midi.
Donc, il a été conclu que les agents travaillent beaucoup moins loin du volume horaire règlementaire (environ -25 %) avec des milliers d’heures payées et non travaillées pour les quelque 10 mille employés de la poste.
Mais cette éventualité de ne pas payer les heures supplémentaires n’a, bien sûr, pas plu aux syndicalistes qui ont entamé les protestations et qui menacent de ne pas exécuter la décision du ministre.
Reste à savoir qui cédera maintenant. L’administration qui refuse désormais depuis l’arrivée du nouveau ministre, le gaspillage de l’argent public ou le syndicat qui demande toujours trop ? A moins qu’un arrangement de dernière minute ne soit trouvé entre les deux camps.
C.B.