Elyès Mnakbi accuse le ministre puis se rétracte, alors qu’il évoquait des pourparlers avec les Qataris depuis février
Le désormais ex-PDG de la compagnie Tunisair, Elyès Mnakbi ne décolère pas. Son limogeage de son prestigieux poste à la tête du transporteur national aérien, il ne peut l’admettre alors qu’il sait comme tout détenteur d’un poste politique qu’il est sur un siège éjectable.
Alors pour mieux se défendre, il attaque le ministre du Transport et de la Logistique Anouar Maârouf en lui prêtant l’intention de vouloir céder la compagne nationale à des parties étrangères. Pour mieux cibler son adversaire, il ne trouve pas mieux qu’une formule lapidaire. Le ministre « veut vendre Tunisair aux Qataris » et parce qu’il s’y est opposé il est limogé.
Mais la nuit portant conseil, aussitôt que nos confrères d’Al Chourouk publient ce qu’ils considèrent comme un scoop, lui se ravise et publie un démenti non sur le site de ce journal comme la déontologie le lui impose mais par dépêche de la TAP.
«La vente de la compagnie, si c’est le cas, est une question souveraine et les discussions ne doivent pas se faire par le biais des médias a-t-il déclaré à l’agence nationale Et de marteler que «tout ce qui se raconte à propos des accusations qu’il aurait adressé au ministre du Transport et de la Logistique sur la cession de la compagnie aérienne ne sont que des rumeurs malintentionnées qui visent à l’impliquer dans un conflit sans fondement avec le ministre».
Sans épiloguer sur l’immixtion de la TAP dans cette affaire, même si cela ne semble pas si étrange qu’il n’en a l’air, il importe de rappeler à Elyès Mnakbi qu’au mois de février bien avant la formation du gouvernement Elyès Fakhfakh, il déclarait sur le site Al-Arabi al-Jadid que Tunisair était en pourparlers avec la compagnie Qatar Airways pour « un partenariat élargi « entre les deux transporteurs aériens en vue d’ouvrir le capital de la compagnie tunisienne devant les Qataris pour une participation à hauteur de 30%.
« L’ouverture du capital de Tunisair pour une participation étrangère permettra d’améliorer le rendement de la compagnie et de surmonter ses difficultés financières » a-t-il encore dit en assurant que la part principale restera à l’Etat tunisien s’agissant d’un transporteur national.
Il a ajouté qu’il œuvrera pour que la décision soit prise au niveau du gouvernement avec l’assentiment de la partie syndicale. Ces déclarations n’ont pas grand bruit à l’époque et M. Mnakbi ne les a pas démenties.
La question que personne ne s’est posée. Qu’en pensent les Qataris ? Voudraient-ils d’une compagnie au bord de la faillite. Au moment où toutes les compagnies aériennes cherchent à sortir de la plus grave crise que l’aviation civile ait pu affronter en raison de la pandémie du Covid-19, tout rapprochement entre transporteurs aériens serait le bienvenu.
Pour subsister Air France a dû faire cause commune avec la compagnie néerlandaise KLM et cela n’a choqué ni les Français ni les Hollandais.
Alors l’entrée de Qatar Airways dans le capital de Tunisair n’est pas une mauvaise idée. Encore faut-il que les Qataris le voudraient bien.
Seul atout de Tunisair, l’emplacement de la Tunsie au cœur de la Méditerranée, dans la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique, le Moyen Orient.
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