En 30 secondes Merkel a tout résumé !
Après son discours, en début d’après-midi, devant l’Assemblée des représentants du peuple, la chancelière allemande Angela Merkel, a débarqué en compagnie du chef du gouvernement Youssef Chahed au palais des congrès où l’attendait tout un panel d’hommes d’affaires tunisiens et allemands. Après les mots de bienvenue de la présidente de l’UTICA Ouided Bouchemmaoui qui a loué « les qualités exceptionnelles » de la chancelière et l’introduction du président de la chambre de commerce tuniso-allemande, Merkel s’est emparé du micro pour dire en trente secondes, « nous nous sommes tout dit, le temps est maintenant à l’action ». C’est certainement l’une de ses plus brèves allocutions qui contient plus d’un message. Lui succédant, Youssef Chahed a souligné que l’Allemagne est devenue le pays le plus apprécié par les Tunisiens.
En froid avec les autorités tunisiennes après l’attentat de Berlin en décembre 2016 perpétrée par le tunisien Anis Amri, Angela Merkel s’est réconcilié avec le président Béji Caid Essebsi. Elle a d’abord obtenu le rapatriement des quelque 1.500 migrants vers la Tunisie en échange d’une aide au développement et la création d’un centre de formation financé par l'Allemagne et qui doit permettre aux jeunes expulsés d’Europe et à ceux qui seraient tentés par l’émigration de s’insérer plus rapidement et plus efficacement dans le circuit économique. Cet accord migratoire oblige désormais la Tunisie à confirmer ou à infirmer la nationalité tunisienne d’un migrant illégal en trente jours. Une fois sa nationalité établie, la Tunisie a sept jours pour envoyer un passeport – souvent déchiré par le migrant à son arrivée en Europe – qui permet le processus d’expulsion.
De son côté le président Béji Caid Essebsi a affirmé que cet accord ne touche pas à la souveraineté nationale. Le projet d’installation d’un camp pour retenir les migrants cherchant à rejoindre l’Europe, évoqué en fin d’année 2016 par le ministre de l’Intérieur allemand, a été définitivement enterré.
La délégation allemande, qui comptait le ministre du Développement et une douzaine de businessmen, a aussi promis une enveloppe d’aide au développement de 250 millions d’euros. Une somme destinée notamment à aider les jeunes à se former à un métier en adéquation avec les demandes du marché et à développer les zones rurales sinistrées économiquement. Merkel a par ailleurs rappelé que les 250 entreprises allemandes basées en Tunisie emploient 55 000 personnes. «Ce doit être un partenariat gagnant-gagnant», a insisté la chancelière.
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