Ennahdha et d’autres initiatives ou partis anti-Saïed appellent à manifester le 14 janvier
Le Mouvement Ennahdha a appelé ses partisans et « toutes les forces nationales », à participer massivement le 14 janvier prochain à une «marche de la détermination » sur l'Avenue Habib Bourguiba, en rejet de ce qu'il considère comme des « violations flagrantes des libertés et de la démocratie » ainsi qu'un « renouveau de l'esprit de la Révolution, de la dignité et de la fidélité aux martyrs ». Il dénonce, dans un communiqué, un « coup d'Etat » et exige la libération de son dirigeant Noureddine Bhiri, assigné à résidence.
Le parti Ennahdha est entré en conflit ouvert avec le président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021, date à laquelle il a pris des mesures exceptionnelles portant notamment sur la suspension du Parlement et la levée de l'immunité parlementaire, mesures complétées par le décret présidentiel du 22 septembre 2021 maintenant le gel du Parlement et énonçant de nouvelles dispositions. Le 31 décembre, le vice-président d'Ennahdha, Noureddine Bhiri, a été assigné à résidence pour « octroi illégal de passeports, de cartes d'identité et d'actes de naissance ainsi que pour de sérieux soupçons liés au terrorisme », avait affirmé le ministre de l'Intérieur.
De son côté, l'initiative « Citoyens contre le coup d'État » a également exprimé sa détermination à descendre dans la rue le même jour baptisé le « Jour de la colère», pour « affronter le pouvoir arbitraire du coup d'État », affirme-t-elle. « Citoyens contre le coup d'Etat » comprend des membres d'Ennahdha, des activistes proches du mouvement à obédience islamiste ainsi que des hommes politiques et des défenseurs des droits de l'Homme opposés au Chef de l'Etat. Des membres de l'initiative observent une grève de la faim depuis le 24 décembre dernier.
Une « coordination des partis socio-démocrates », qui regroupe le Parti Al-Joumhouri, l'Alliance pour le travail et les libertés et le Courant démocrate, a également appelé à manifester le 14 janvier « pour célébrer la Révolution et la victoire de la démocratie. »
Le Parti des travailleurs (PT) a, pour sa part, invité « toutes les forces populaires et sociales à unir leurs efforts pour affronter la dictature, l'oppression et le chaos », afin de « créer un pôle progressiste et indépendant capable de mener la lutte. »
Le Parti destourien libre (PDL) a, quant à lui, annoncé qu'il organisera un meeting, le 16 janvier, à Sfax, pour célébrer le 70e anniversaire du déclenchement de la révolution du 18 janvier 1952, réaffirmant qu'il ne reconnaissait pas la Révolution de 2011, quelle qu'en soit la date célébrée.
L'association « Awfiyé » (Fidèles) des familles des martyrs et blessés de la Révolution, a exprimé son rejet catégorique de « l'improvisation» et de « l'opinion unique » concernant la Révolution « qui est allée jusqu'à annuler sa fête symbolique célébrée le 14 janvier », appelant tous les Tunisiens à descendre dans la rue pour « défendre la Révolution».
Illustration: photo d'archives
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