Entre Hafedh Caïd Essebsi et Youssef Chahed, c’est la décrispation
L’annonce du remaniement était attendue ce lundi soir. Mais une mini-crise est apparue, ce qui est dans l’ordre des choses du fait que le remodelage du gouvernement semble plus large que prévu. En effet Hafedh Caïd Essebsi, le directeur exécutif de Nidaa Tounés était dans son rôle à réclamer une place prépondérante de son parti dans la nouvelle équipe surtout que celle-ci est promise pour durer jusqu’aux prochaines élections législatives prévues fin 2019. Conscient que Nidaa Tounés comme premier parti issu des précédentes élections sera comptable des succès et des échecs du gouvernement et que l’électorat le jugera sur cette base, le numéro un du mouvement fondé par Béji Caïd Essebsi veut que son parti ait les leviers lui permettant d’agir sur l’équipe gouvernementale.
Soumis aux pressions de toutes parts, Youssef Chahed veut de son côté former l’équipe qui lui donne les moyens de réussir dans sa tâche et de mettre en œuvre le « Document de Carthage » surtout qu’il était invité par d’autres partis et organisations comme l’UGTT à faire appel à des compétences avérées une manière de s’émanciper de la mainmise des partis de la coalition surtout les deux premiers Nidaa et Ennahdha.
Devant ces prémices de crise qui n’auguraient rien de bon, le président de la République a mis son poids pour calmer le jeu et a demandé à Youssef Chahed à surseoir à l’annonce. Dans l’intervalle il est intervenu pour décrisper les relations entre les deux hommes. Il semble qu’il ait réussi puisque les choses ont l’air de se décanter et qu’un accord est sur le point d’être trouvé sur ce remaniement qui pourrait être annoncé mercredi ou jeudi le temps que Youssef Chahed reçoive l’aval des autres parties prenantes de son équipe.
Cette décrispation serait également bénéfique pour le parti cher à Béji Caid Essebsi. Youssef Chahed n’est, en fait, qu’un dirigeant de Nidaa Tounes et ceux qui ont semé la zizanie entre lui et Hafedh Caid Essebsi risquent d’en avoir pour leur compte. Même s’il a pris à un certain moment ses distances de son parti, il n’a pas coupé les ponts avec son directeur exécutif qui, quoique l’on dise est en droit de défendre les thèses de son mouvement et d’exprimer son appréciation sur le rendement du gouvernement.
Selon les dernières nouvelles pas moins de dix sept personnes seraient concernées par ce remaniement entre rentrants, partants ou ceux qui changent d’attributions parmi les ministres et secrétaires d’Etat.
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