Etude de l'UGTT sur la précarité de l'emploi en Tunisie

Le chômage en Tunisie est resté élevé durant les dix dernières années, autour de 14%, touchant particulièrement

les femmes et les jeunes de moins de 25 ans, selon une enquête de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) rendue publique lundi et révélée par l'agence AFP.

"A 14,2%, le taux de chômage reste élevé (..) particulièrement chez les femmes (16%), les moins de 25 ans (30%) et les diplômés de l'enseignement supérieur", soulignent les auteurs de cette enquête.

Intitulée "La précarité de l'emploi en Tunisie et ses impacts sur les travailleurs", l'étude indique que "la qualité de l'emploi ne répond pas aux attentes des demandeurs d'emploi qui sont de plus en plus qualifiés".

Le processus de libéralisation économique a créé un emploi "fortement marqué par un modèle de compétitivité et d'organisation du travail qui génère du travail inapproprié", notent les auteurs de l'étude.

Ce phénomène est "fortement lié à l'insertion de l'économie dans la chaîne de la sous-traitance internationale avec un positionnement au bas de l'échelle de la chaîne de valeur".

Par conséquent, le taux élevé de chômage "force l'acceptation d'emplois sous-qualifiés ou sous-payés", selon l'enquête.

"La libéralisation économique fait peur aux salariés et aux organisations syndicales parce que l'expérience montre que le travail inapproprié se propage dans le tissu économique", lit-on encore dans cette étude.

La Tunisie n'a pas de dispositifs qui assurent efficacement la sécurisation des parcours professionnels "car les services publics de l'emploi n'ont pas la capacité d'accompagner efficacement les personnes dans leur démarche de recherche d'emploi ou de retour à l'emploi", déplorent les auteurs de l'étude.

Ils soulignent également qu'il n'existe pas d'assurance chômage, une "grande faille de la politique sociale en Tunisie" à leurs yeux.

Rappelons que le président Ben Ali s'était engagé à réduire d'un point et demi le taux de chômage et de faire en sorte qu'aucune famille ne reste sans travail ou sans source de revenu pour l'un de ses membres d'ici 2014.