Faites taire Férid Béji, chaque mot qu’il dit porte du tort à la Tunisie
Férid Béji qui se présente comme un cheikh zeitounien portant barbe et amama est un homme étrange. Parfois on aime l’entendre parler car il donne l’impression qu’il est un homme pondéré, avec un esprit ouvert et une vision du monde qu’on peut dire moderniste.
Sur une radio où il officiait tous les vendredis dans un genre de fatwas bon marché, il était de bon conseil. Car il avait toujours préconisé les voies les moins difficiles à emprunter. D’ailleurs c’est son bagout et cette capacité à anesthésier ses interlocuteurs qui lui ont valu une certaine notoriété.
Mais il suffit de gratter un peu pour retrouver l’autre homme, un homme borné, fermé sur ce qu’il croit être sacré de son point de vue, totalement déconnecté du monde qui évolue et change. Un homme resté prisonnier d’idées préconçues, de lectures, dont l’ineptie le dispute à l’idiotie, des textes à ses yeux sacralisés.
Sa toute récente déclaration, dans une longue interview au site qatari el-Watan, selon laquelle les juifs y compris ceux de Djerba avec lesquels nous partageons la même patrie sont des mécréants, des Koffars comme il dit a de quoi choquer à juste titre non seulement ces compatriotes qui ne lui ont pas demandé son avis mais l’ensemble des Tunisiens qui n’en croient pas leurs oreilles.
En proclamant sa « fatwa » le fameux cheikh se rend-il compte qu’il donne autorisation aux extrémistes pour tuer les juifs puisqu’ils sont des mécréants. Depuis notre tout jeune âge nous avons appris que les juifs comme les chrétiens sont des hommes et des femmes du Livre et que de ce fait ils sont respectés. D’ailleurs leurs prophètes Moïse comme Jésus sont des envoyés de Dieu, dont les noms sont cités dans le Coran et que nous nous accourons à accoler du « Salamou Alayhem » (Que la Paix d’Allah soit avec eux) dès que leurs noms sont mentionnés.
Sans être un exégète du Coran on peut rappeler la sourate où il est expressément dit que les musulmans croient en tous les prophètes et qu’ils ne font aucune différence parmi eux. Du reste les koffars dans l’acception première du terme sont les polythéistes, c'est-à-dire ceux qui adoraient les anciens dieux de la Jahilya, la période préislamique.
Les idées de Férid Béji en politique ne valent pas mieux. Elles sont même pires. Guidées par l’égocentrisme, l’opportunisme, et un brin de populisme, elles ne valent pas la peine d’être prises en compte tant elles sentent mauvais.
« Recruté » par la direction de Nidaa Tounés en même temps que Borhen Bsaïes et les autres nouveaux visages pour donner du change à Ennahdha puisqu’on peut trouver aussi à Nidaa des hommes de religion, ce qui est un mauvais usage de la séparation entre le reigieux et le politique, Férid Béji chaque fois qu’il parle suscite la polémique
. Alors de grâce Messieurs de Nidaa Tounés faites le taire, chaque fois qu’il parle il vous porte du tort. Il en fait porter aussi à la Tunisie.
RBR
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