Fakhfakh à l’ARP : ce mot de trop qui risque de tout faire basculer

En disant à la représentation nationale dans un langage fleuri digne des gens de rue, « ceux qui veulent me nuire peuvent toujours attendre » à la fin d’une demi-heure consacrée à l’affaire de « conflit d’intérêt » dont on l’accuse sur les 90 minutes d’un long discours sur ses 100 premiers jours à la Kasbah, le chef de de gouvernement Elyès Fakhfakh était tout content de sa trouvaille et des effets que ce mot peut avoir.

Ce mot a-t-il été soupesé avant d’être jeté à la figure des députés. En effet, on ne peut imaginer qu’il a été sorti comme ça dans le feu de l’action.

Par le ton utilisé, la recherche de l’effet escompté et l’autosatisfaction affichée, le locataire de la Kasbah cherchait la bagarre et cela n’a pas manqué. Car c’est ce mot qui a été le plus répété, commenté et abhorré.

S’il compte par ce mot mettre fin à la controverse, il se trompe lourdement. C’est même le contraire qui risque d’arriver. Au lieu d’éteindre l’incendie il n’a fait que l’attiser. Il avait peut être pour devise, la meilleure défense, c'est l'attaque. Mais cela ne marche pas toujours.

Un homme politique ne doit jamais dire des mots dans l’air. Car si lui peut trouver satisfaction dans ses paroles puisqu’il croit dur comme fer qu’il est dans son bon droit, ses alliés au gouvernement peuvent-ils accepter sans rechigner qu’il les mette en difficulté.

Les ministres de son cabinet surtout ceux venant des partis politiques formant la coalition gouvernementale n’ont dû apprécier que passablement cette sortie malheureuse.

Surtout qu’une bonne partie du discours a été consacrée en fin de compte à une affaire personnelle qui ne concernait pas le gouvernement et qui aurait pu être exposée dans d’autres lieux et étalée en long et en large ailleurs que devant le Parlement.

Il y a fort à parier que ce mot laissera des traces et qu’il risque, le moment venu de tout faire basculer.

RBR