Fuite des cerveaux: Plus de 2500 ingénieurs ont déjà quitté la Tunisie

Fuite des cerveaux: Plus de 2500 ingénieurs ont déjà quitté la Tunisie

 

Dans une interview accordée à La Presse, M. Oussema El Khariji, doyen de l'Ordre des ingénieurs tunisiens, évoque la fuite des cerveaux qui gangrène le secteur de l'ingéniorat en Tunisie et nous éclaire sur les dernières évolutions du secteur de l’ingéniorat et de l’informatique en Tunisie. Des secteurs en manque de valorisation à l’échelle nationale.

Le tableau que dresse le Doyen sur la fuite des cerveaux est hallucinant et porte atteinte à l'avenir des études supérieures dans la filière de l’ingéniorat.

"Le phénomène de l’exode a touché non seulement les informaticiens mais également toutes les autres spécialités de l’ingéniorat. On estime à plus de 2.500 le nombre d’ingénieurs (toutes spécialités confondues) qui ont déjà quitté la Tunisie. Il faut noter également que sur les 7.500 diplômés par an, 39% ont suivi une spécialité TIC", lance avec inquiétude M. El Khariji.

Et d'ajouter que le nombre important de diplômés TIC est en train d’engendrer un déséquilibre remarquable entre l’offre et la demande du marché du travail qui subit de perpétuelles mutations. 

A la question de savoir quels moyens mettre en œuvre pour encadrer nos jeunes élites et les dissuader de partir faire carrière à l’ étranger, M. Oussema El Kheriji répond: "En vue de faire face au gap entre l’offre et la demande, l’Ordre des ingénieurs a créé, depuis deux ans, une académie de certification dont le rôle est d’assurer des sessions de formation et de certification. Ces actions de mise à niveau et de certification constituent de nouveaux acquis complémentaires à la formation initiale permettant d’améliorer les performances des ingénieurs et d’augmenter leurs chances d’emploi au niveau national et international". 

Ainsi, l'objectif principal pour l'Ordre est de préparer des cadres d’excellence capables de renforcer le développement économique du pays notamment dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Il est donc grand temps, selon le Doyen, de mettre mettre une stratégie de réforme des Pôles technologiques qui pourraient abriter les jeunes talentueux et les faire participer dans des projets de recherche à grande valeur ajoutée notamment dans les domaines des TIC et des énergies nouvelles et renouvelables.

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