Gaza : Marche silencieuse à Paris à l’appel du monde de la culture
Plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées dimanche à Paris à l’appel du monde de la culture pour une « marche silencieuse » et « apolitique » pour la paix au Proche-Orient. Parmi elles, l’actrice Isabelle Adjani, l’écrivain Marek Halter et l’ancien ministre de la culture Jack Lang, le cortège s’élançant de l’Institut du monde arabe (IMA), qu’il dirige.
« Les gens sont là pour apaiser. Ils ne pensent pas forcément la même chose. Je soutiens à fond cette manifestation d’unité », a déclaré l’ancien ministre à la presse. Parmi les manifestants, peu de jeunes, des personnes portant un brassard blanc ou agitant un drapeau bleu avec une colombe blanche et le mot « peace », a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.
Avec une grande banderole blanche et sans slogan, le cortège s’est mis en marche vers 14 h 40, très symboliquement depuis le parvis de l’IMA vers le Musée d’art et d’histoire du judaïsme. « Nous avons opté pour une neutralité absolue en réponse au bruit des armes, à la vocifération des extrémismes », a déclaré à Libération l’actrice Lubna Azabal (Incendies, Le Bleu du caftan), présidente du collectif à l’origine de cette initiative soutenue par 600 personnalités du monde de la culture.
Cette manifestation se tient une semaine après la marche contre l’antisémitisme, suivie par 100 000 personnes à Paris. Samedi, des mobilisations pro-palestiniennes pour demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza ont rassemblé des milliers de manifestants à travers la France.
Critiquées pour leur silence face à la guerre Israël-Hamas, les personnalités de la culture ont choisi de manifester « en silence », « une autre façon de s’exprimer parce qu’on n’y arrive pas », a résumé sur France 5 l’actrice Julie Gayet, membre du collectif. « On a l’envie de pouvoir exprimer notre tristesse et notre sidération depuis le 7 octobre. L’idée est d’avoir une autre voix, de ne pas choisir un camp à détester », a-t-elle souligné sur RTL.
Lubna Azabal, qui dénonce également « les injonctions à choisir son camp », a reconnu avoir eu du mal à attirer les jeunes visages de la musique et du cinéma, qui « ont peur de perdre » leurs abonnés sur les réseaux sociaux et d’« être étiquetés, y compris dans le cadre d’une initiative aussi fédératrice ».
« Je ne veux pas laisser la haine l’emporter, et c’est justement le sens » de cette marche, a pour sa part déclaré au Parisien la comédienne et réalisatrice Agnès Jaoui, qui a perdu deux membres de sa famille dans les attaques perpétrées le 7 octobre en Israël et qui est sans nouvelles de trois proches pris en otage.
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