Ghannouchi à France-24 : Ennahdha est à la recherche de l’oiseau rare pour la présidentielle
Le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a affirmé que son parti est encore à la recherche de « l’oiseau rare » qu’il compte présenter ou soutenir à la prochaine élection présidentielle, en maintenant qu’Ennahdha n’a pas arrêté sa position quant à sa décision de présenter ou non un candidat à ce scrutin. Il a souligné toutefois que son parti n’observera pas la neutralité vis-à-vis à cette élection comme ce fut le cas en 2014.
Dans une interview à la chaine arabe de France 24 accordée à Taoufik Mjaied à Paris, le chef d’Ennahdha a minimisé l’importance du Parti destourien libre et de sa présidente Abir Moussi qu’il a qualifiée de « phénomène passager » affirmant que cette formation ne présente aucun danger pour les partis qui ont foi dans la révolution. Pour lui Moussi exploite les difficultés du pays pour créer une sorte de nostalgie pour le passé. Mais les Tunisiens ne reviendront plus à Ben Ali.
Interrogé sur sa position en ce qui concerne un éventuel retour de l’ancien président, Ghannouchi a indiqué que Ben Ali n’est pas banni du pays. « Il a été condamné à des peines de prison, mais il conserve le droit de retourner dans son pays », a-t-il dit.
Par ailleurs le leader d’Ennahdha a exprimé son espoir de voir la famille nidaîste réunie, affirmant que son parti n’a aucun intérêt pour la division de Nidaa Tounes qu’il a qualifié de « grand parti ». Il a ajouté : ce parti restera-t-il ou pas ? Personne ne peut le savoir mais ce parti reste une marque sur la scène même si ses incarnations peuvent prendre d’autres appellations comme Tahya Tounes ou Machrouu Tounes qui sont des dérivés du Nidaa et donc d’une certaine manière une image de lui, d’ailleurs on a observé que des leaders vont d’un parti à un autre avec aisance. Pour cela nous souhaitons le rassemblement de la famille nidaïste car personne n’a intérêt dans le déchirement de ce grand parti.
Parlant du gouvernement Chahed, il a souligné que son parti a plaidé pour la stabilité gouvernementale, alors qu’il y avait un plan pour faire tomber le gouvernement. Depuis 2011, il y a eu huit gouvernements soit un par an, c’en est trop, nous avons dit : ça suffit. Ennahdha a permis au gouvernement de durer, grâce à nous, le gouvernement Chahed a été maintenu en fonctions. Notre souci était la stabilité car nous n’avions pas de rapport spécifique avec Chahed, notre rapport est avec la Tunisie.
Interrogé sur les déclarations de Chahed au congrès de Tahya Tounes selon lesquelles il ne gouverne ni au nom de Hassen Banna ni de celui de Mao Tse Tong, le président d’Ennahdha en a minimisé la portée. « Nous sommes à la veille d’élections et chaque parti cherche à affirmer son identité. Les adversaires de Chahed l’accusent d’être un jouet entre les mains d’Ennahdha, alors qu’il n’en est rien. Alors il a tenu à dire qu’il n’est ni islamiste, ni communiste et qu’il a sa propre personnalité. C’est compréhensible du fait de la proximité des échéances électorales, a-t-il dit.
Au sujet de l’accouchement de Tahya Tounes, qualifié par Mjaied de difficile, le leader d’Ennahdha a souligné que la position son parti était que le gouvernement n’avait pas le droit d’instrumentaliser les moyens de l’Etat au service de n’importe quel parti, de même que nous avons refusé que le gouvernement soit qualifié de partisan que ce soit pour Ennahdha, pour Nidaa ou tout autre parti.
Votre commentaire