Grosses tensions à Hannibal TV !?
Depuis que son fondateur Arbi Nasra a quitté Hannibal TV, cette chaîne, qui a été longtemps parmi les trois chaînes les plus suivies par les Tunisiens, ne cesse malheureusement de régresser.
Selon un cri de détresse lancé par certains de ses employés, la chaîne navigue à vue depuis bientôt cinq ans. Sur un plan journalistique, le flou demeure total puisque personne n’a compris quelle ligne éditoriale les nouveaux propriétaires ont voulu adopter, surtout que chacun parmi eux a sa propre vision des choses, ses propres intérêts et ses propres clans au sein même de la chaîne.
Sur le plan financier, la chaîne s’est engouffrée dans une grave crise qui a envenimé le climat social, ce qui a impliqué de nombreux départs et conduit à l’instauration d’un climat d'incertitude.
Face à cette situation, les employés n’ont pas cessé de revendiquer leurs droits. Ce lundi 14 novembre, ils ont entamé un mouvement de protestation au siège de la chaîne à la Soukra. Sauf que la situation explosive a vite dégénéré.
La direction estime qu’elle a déjà versé les salaires depuis vendredi dernier et qu’elle s’est engagée à verser les allocations impayées de la CNSS.
Selon le directeur de la chaîne Zouheïr Guembri, rien ne justifie cette grève irrégulière qui a perturbé la diffusion de la chaîne et qui va la priver de recettes publicitaires dont elle avait grand besoin.
Dans une déclaration à nos collègues www.alhasri.com, Guembri a démenti d’un autre côté le recours à des bodyguards pour empêcher les grévistes de rentrer à la chaîne, estimant que la société qui s’occupe de la protection du siège depuis longtemps n’a fait que renforcer sa présence et contrôler l’identité de ceux qui y accèdent.
Cette version de la direction a été contestée par Nidhal Trabelsi, membre du syndicat de base des employés d’Hannibal TV, qui a estimé que ce qui s’est passé aujourd’hui est très grave.
Trabelsi a ajouté : « La direction a ramené des bandits pour nous empêcher de rentrer au siège et de faire notre sit-in pour revendiquer nos droits. Certains de nos collègues ont été agressés. C’est inadmissible. Aucun dialogue ne peut désormais avoir lieu avec cette direction. »
Face à cette grave tournure des événements, toutes les parties concernées par ce conflit sont appelées à plus de sagesse pour éviter le pourrissement de la situation au risque de détruire une chaîne importante du paysage médiatique tunisien.
K.B.M.
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