Guerre en Ukraine : l'invasion russe fait bondir les prix des matières premières
Les prix du pétrole se sont enflammés, jeudi 24 février. L'attaque aérienne et terrestre de l'armée russe contre l'Ukraine a propulsé brièvement le baril de WTI américain à plus de 100 dollars, et celui de Brent à plus de 105 dollars, une première depuis 2014.
"Le marché prévoit un resserrement massif de l'offre" d'or noir, estime Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. La Russie est l'un des premiers producteurs mondiaux de gaz et de pétrole, affolant les investisseurs quant à d'éventuelles ruptures d'approvisionnement en énergie. "En cas d'interruption partielle des livraisons de pétrole russe, les autres grands pays producteurs ne pourraient compenser que dans une mesure limitée", prévient l'analyste.
"La flambée du prix du pétrole est une terrible nouvelle pour les entreprises et les consommateurs, et fondamentalement cela clarifie l'un des principaux impacts de la guerre entre la Russie et l'Ukraine" sur l'économie mondiale : "Elle servira à alimenter davantage l'inflation", affirme Russ Mould, analyste chez AJ Bell. "Les factures d'énergie continueront d'augmenter", poursuit-il.
La Russie est également le premier exportateur mondial de gaz naturel. Le Vieux continent importe environ 40 % de ses besoins depuis la Russie. Malgré cette dépendance au gaz russe, l'Europe a cependant "assez de stocks pour passer l'hiver", a assuré mercredi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune.
Le marché de référence en Europe, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais se négociait à 117,50 euros le mégawattheure (MWh), après avoir culminé à 125 euros plus tôt dans la journée. Le prix du gaz naturel s'est ainsi envolé de 33 %, la plus importante hausse en une journée depuis 2019.
Le blé à un niveau jamais atteint sur le marché européen
Les prix des céréales ont atteint, jeudi matin, des niveaux record en séance sur le marché européen, avec un pic inédit pour le blé à 344 euros la tonne sur Euronext, ont indiqué des analystes et courtiers à l'AFP.
Les cours du blé et du maïs, dont l'Ukraine est le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l'ouverture, quelques heures après le début de l'invasion russe de l'Ukraine.
L'or n'est pas en reste
Autres actifs plébiscités en période de risque accru : l'or montait de 2,31 % à 1.953 dollars l'once et les obligations d'Etat étaient recherchées. Le rendement de la dette américaine à 10 ans grimpait à 1,87 %, contre 1,99 % mercredi.
Le bitcoin baissait pour sa part de 5,74 % à 35.380 dollars.
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