Hammam-Lif : L’anarchie totale règne
Jamais la ville d’Hammam-Lif n’a connu une déchéance aussi épouvantable à fendre le cœur de tous ses enfants, que celle qu’elle est en train de connaître actuellement.
En effet, même si depuis la fameuse révolution, l’anarchie s’y est développée à cause de l’incivisme de certains habitants opportunistes et de la passivité ou l’indifférence de certains responsables, on peut dire sans risque de se tromper que l’anarchie s’est instaurée dans son expression la plus sauvage dans la ville Beylicale depuis le début de l’année 2016.
Et il suffit dans ce cadre de faire un petit tour du côté des monuments historiques (Palais Beylical, Le Casino, Hammam Essouri, ou la Sirène tous en ruines) ou du côté du rond-point, du marché, du centre-ville, de la plage ou même du côté de la montagne pour s’en rendre compte.
Face à l’absence totale de toute forme d’autorité et devant la passivité étonnante et complice du président de la délégation spéciale censé être le garant de l’ordre, Hammam-Lif s’est transformé en une ville hors-la-loi où chacun fait à sa guise.
Du côté du centre-ville et des rues avoisinantes, le passage des piétons ou même des voitures est devenu un vrai calvaire, puisque les commerces, les cafés et les kiosques construits anarchiquement, ont non seulement squatté les trottoirs mais aussi les chaussées, dans une impunité absolue et un total mépris de la loi.
Devant l’absence de contrôle sérieux et efficace, les constructions anarchiques se sont multipliées comme des champignons à travers la ville, au grand dam d’une municipalité impuissante ou complice.
Du côté de la corniche et en plus du fait qu’ils sont obligés de supporter la pollution de la mer et de ses odeurs nauséabondes à cause de la stagnation des eaux polluées déversées par les embouchures de l’ONAS du côté des fameuses digues, les habitants sont obligés de vivre chaque nuit, jusqu’à une heure très tardive, un vrai calvaire à cause de la pollution sonore.
Dans une impunité étrange, les commerces, les buvettes et même des photographes ambulants se permettent d’organiser des spectacles et des animations en usant de baffles dérangeants à crever les tympans des habitants de cette zone pourtant résidentielle.
Le plus grave dans cette affaire c’est que nombreux parmi ces « hors-la-loi » se justifient d’avoir obtenu des autorisations de l’actuel délégué de la ville « pour gagner leur pain » en brisant avec leurs décibels la quiétude des habitants, en contrepartie d’une poignée insignifiante de dinars.
D’ailleurs l’actuel président de la délégation spéciale ne le cache pas. Selon lui, étant donné que la municipalité n’a pas les moyens de faire face à l’incivisme de ceux qui s’approprient avec force ce qui ne leur revient pas de droit , il vaut mieux leur accorder des autorisations pour exercer afin de garantir au moins des rentrées d’argent à une municipalité en faillite !
Ainsi donc, la devise pour les actuelles autorités locales est de régulariser l’anarchie même si cela est contraire aux lois et aux intérêts de la ville.
Face à la tournure inquiétante des événements et devant la passivité complice et révoltante des autorités locales, les Hammam-lifois sont en train de se mobiliser pour sauver ce qui reste de leur ville.
Ils appellent, dans ce sens, les autorités et particulièrement le président de la République Béji Caïd Essebsi (lui qui connait bien sa ville), les ministres de l’Intérieur, des Affaires locales et de l’Environnement et le gouverneur de Ben Arous, à intervenir au plus vite pour mettre un terme aux dépassements avant que la ville Beylicale ne devienne carrément invivable.
Hamouda Boucetta
Votre commentaire