I Watch met en garde contre la « politisation » de l’affaire Nabil Karoui
L’organisation I Watch a mis en garde contre toute tentative de « politisation » de l’affaire Nabil Karoui, dénonçant des « pressions exercées sur des magistrats du pôle judiciaire économique et financier. »
« Nabil Karoui n’est pas un prisonnier politique, mais plutôt, un accusé dans des affaires de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale », a souligné l’organisation dans un communiqué rendu public, ce mardi.
Pour I Watch, la grève de la faim observée par Nabil Karoui, homme d’affaires et président du parti Qalb Tounes et le sit-in tenu au bureau du juge d’instruction pour influencer le processus de jugement, montrent à l’évidence que le collectif de défense avait épuisé tous les moyens légaux et que les preuves juridiques dont il dispose sont visiblement « faibles ».
Par ailleurs, l’organisation a appelé le Parlement à examiner, dans les plus brefs délais, la demande de levée de l’immunité sur le député Ghazi Karoui, frère de Nabil Karoui et député du groupe Qalb Tounes. Ce dernier est aussi accusé de blanchiment d’argent dans la même affaire, souligne encore I Watch dans le même communiqué.
Des sympathisants de Nabil Karoui ont observé, lundi, à Tunis, un rassemblement de solidarité et de protestation devant le siège du pôle judiciaire économique et financier. Ils réclament la remise en liberté de Nabil Karoui qui a décidé d’observer un sit-in au bureau du juge d’instruction près le pôle judiciaire et refusé de signer la décision de prolongation de sa détention préventive, a constaté le correspondant de TAP, présent sur les lieux.
Des membres de sa famille, des députés du parti Qalb Tounes et ses amis se sont rassemblés devant le pôle judiciaire, scandant des slogans appelant à la libération de Nabil Karoui dont la détention aux fins d’enquête a dépassé le délai légal.
Me Nezih Souiî, membre du comité de défense de l’homme d’affaires et patron de la chaîne Nessma TV a déclaré à la TAP que son client a refusé de signer la prolongation de sa détention préventive, et considéré cela comme étant une « complicité de fraude » et une « injustice », d’autant plus que « l’article 85 du Code de procédure pénale énonce que l’information de l’ordonnance de renouvellement de la détention préventive doit se faire avant expiration des délais ».
Nabil Karoui a annoncé qu’il poursuivait sa grève de la faim et a refusé d’être reconduit en prison, a expliqué Me Souiî, soulignant que cela « l’exposerait à la violence durant six mois et violerait ses droits ». Un mandat de dépôt a été émis à l’encontre de Nabil Karoui, le 24 décembre 2020 après avoir été entendu au pôle judiciaire économique et financier pour soupçons de corruption financière et d’évasion fiscale.
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