Indicateurs BCT: Excédent de liquidité sur le marché monétaire
L’évolution de la conjoncture mondiale a été marquée par la multiplication d’indicateurs qui montrent le ralentissement de la croissance économique pour le dernier trimestre de l’année en cours
, dans les pays industrialisés, surtout les Etats-Unis, et la persistance des tensions inflationnistes.
Les marchés des changes et les bourses mondiales ont, pour leur part, connu des fluctuations, en relation avec les doutes des investisseurs quant à l’efficacité des mesures prises, surtout au niveau de l’assouplissement des politiques monétaires, pour circonscrire les effets de la crise des crédits immobiliers américains et relancer la croissance économique.
Au plan national, le taux de croissance économique pour l’année en cours est attendu à 6,3 % à prix constants contre 5,5 % en 2006, grâce à la consolidation du rythme d’activité dans les industries manufacturières et les services.
Toutefois, la hausse des cours mondiaux des produits de base a engendré certaines tensions, notamment sur la balance commerciale, l’évolution des prix et les finances publiques.
Pour le secteur industriel, l’indice général de production s’est accru de 9,8%, au cours des dix premiers mois de 2007, contre 2 % durant la même période de l’an passé. Cette évolution est attribuable à l’affermissement de la production dans les industries manufacturières et à la reprise de celle du secteur de l’énergie. Cette tendance est confirmée par l’accroissement sensible des importations de matières premières et demi-produits qui a atteint 26,4 % au 20 décembre courant.
S’agissant du secteur touristique, les entrées des non-résidents ont augmenté de 3,1 %, au terme du mois de novembre 2007, contre 3,5 % une année auparavant et les nuitées globales ont progressé de 1,6 % contre 1,7 %.
Au plan des échanges commerciaux avec l’extérieur, les données disponibles au 20 décembre 2007 font ressortir la poursuite de la progression des exportations à un rythme plus élevé que celui des importations, soit 24,2 % et 19,9 %, respectivement, ce qui a permis d’améliorer le taux de couverture de près de trois points de pourcentage pour s’établir à 80,5 %.
La progression des exportations a concerné notamment les industries mécaniques et électriques et le secteur du textile et habillement. Quant à l’augmentation des importations, elle provient essentiellement, outre les matières premières et demi-produits, de la hausse des achats de produits alimentaires et de biens d’équipement.
Par ailleurs, les recettes touristiques en devises ont progressé, au 20 décembre courant, de 7,8 % par rapport à la même période de l’an passé ou 5,1 % sans l’effet de la variation du taux de change atteignant environ 2.972 MDT, tandis que les revenus du travail se sont accrus de 10,3 % ou 7,5 % sans l’effet de la variation du taux change, pour se situer à près de 1.645 MDT.
Le déficit courant a atteint 1.034 MDT ou 2,3 % du PIB, pour les onze premiers mois de 2007, contre 733 MDT et 1,8 % au cours de la même période de l’an passé.
Les avoirs nets en devises se sont élevés, le 24 décembre courant, à 9.566 MDT ou l’équivalent de 145 jours d’importation.
Sur le plan monétaire, l’agrégat M3 et les concours à l’économie se sont accrus, à fin novembre 2007, de 10,5 % et 8,3 %, respectivement, par rapport au mois de décembre 2006. L’intervention de la Banque Centrale s’est poursuivie pour éponger l’excédent de liquidité bancaire qui a marqué le marché monétaire.
Le taux d’intérêt au jour le jour a fluctué, au cours du mois de novembre 2007, entre 5,13 % et 5,40 % donnant lieu à un taux moyen mensuel du marché monétaire de 5,20 % contre 5,25 % le mois précédent.
Pour ce qui est de l’inflation, la moyenne de la hausse des prix a atteint 3 %, durant les onze premiers mois de l’année en cours.
En ce qui concerne l’évolution du dinar sur le marché des changes, du début de l’année et jusqu’au 24 décembre 2007, elle dégage une dépréciation de 3,8 % vis-à-vis de l’euro et une hausse de 5 % par rapport au dollar américain.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.