Industrie : Economiser l’énergie et préserver l’environnement, une urgence économique et climatique
« Efficacité énergétique et intégration des énergies renouvelables dans l’industrie », tel est le thème du séminaire organisé ce matin à Tunis par la Chambre de Commerce et d'Industrie Tuniso Française (CCITF).
A cette occasion, Khélil Chaibi, Président de la CCITF, a déclaré que dans le contexte mondial et national actuel, économiser l’énergie et préserver l’environnement dans le secteur industriel, constitue un choix stratégique voire une urgence à la fois économique et climatique.
En effet, il a estimé : « Aujourd’hui, le temps nous est compté et l’heure est plus que jamais à l’action et à la prise de conscience par les entreprises du secteur industriel de la nécessité d’adhérer au processus d’efficacité énergétique et à l’orientation vers l’utilisation des énergies renouvelables ».
Et d’ajouter : « L’efficacité énergétique est devenue un levier d’optimisation. Un levier important dans la réduction de dépenses et la maîtrise des consommations d’énergies dans le secteur industriel. À travers l’optimisation énergétique, les entreprises sont à même de diminuer leur consommation, tout en gardant le même niveau de production ou rendement, voire augmentant la qualité du produit fini ».
En ce sens, M. Chaibi a affirmé que cette option est dictée pour les trois considérations objectives suivantes :
Le secteur industriel, 3ème secteur consommateur d’énergie en Tunisie
D’abord, le secteur industriel est le 3ème secteur consommateur d’énergie en Tunisie avec plus de 25% de consommation d’énergie finale. Pour cette raison, l’efficacité énergétique constitue, selon ses propos, un moyen pour les entreprises pour gagner en compétitivité, à travers la réduction de leur facture énergétique et partant de leurs coûts de production.
Ensuite, la Tunisie dépend de 60% des importations énergétiques, et ce chiffre est orienté à la hausse. Une amélioration de l’efficacité énergétique pourrait, d’après le Président de la CCITF, alléger la dépendance énergétique du pays vis-à-vis des importations, tout en réduisant les émissions nuisibles au climat.
Vers une réduction de 34% des besoins en énergie à l’horizon 2030
Également, cela conduirait à faciliter la transition énergétique annoncée en 2014 visant une réduction de 34% des besoins en énergie à l’horizon 2030 et la mise en place de mécanismes favorisant les investissements rentables et respectueux du climat.
De ce fait, une prise de conscience est en train d’éclore, notamment chez les industriels qui ont saisi le recourir aux énergies renouvelables et propres comme un choix stratégique. Sachant qu’à partir de 2026, les entreprises industrielles seront assujetties à de nouvelles taxes sur les émissions de carbone résultant de leurs importations. S’ajoute à cela la stratégie énergétique nationale à l’horizon 2035 qui prévoit d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Dans le même sillage, Lotfi Brahim, Enseignant - Ingénieur chercheur en Génie des Procédés, a précisé qu’à l’horizon 2030, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique en Tunisie atteindrait les 30%, contre 12% en 2020 et 3% en 2015. Idem pour les capacités en énergies renouvelables à installer qui devrait se situer à 3815 MW en 2030 contre 1225 MW en 2020 et 275 MW en 2015.
M. Brahim a indiqué, aussi, que la consommation de combustibles, selon le scénario d'intégration des énergies renouvelables et électriques, pourrait afficher 4512 Ktep en 2030, contre plus de 4000 Ktep en 2020 et moins de 4000 Ktep en 2015.
Ainsi, les émissions de CO2 évitées cumulées à l’horizon 2030 devraient afficher 38226 KtepCO2, contre 4988 KtepCO2 en 2020 et 354 KtepCO2 en 2015.
Pour atteindre ces objectifs, Lotfi Brahim a préconisé d’opter pour des plans d’action d’efficacité énergétique, basés sur l’utilisation de moins d’énergie pour fournir le même niveau de service énergétique, ainsi que d’intégrer les énergies renouvelables.
I.Z.
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