Isie : La succession de Nabil Baffoun fait baver
La situation de l’Instance supérieure indépendante des élections(Isie) devient préoccupante et pourrait jeter le discrédit sur tout le processus électoral. Les révélations des deux membres Adel Brinsi et Nabil Azizi sur des « soupçons de corruption financière et administrative et ingérence étrangère » et qui visent en particulier le président Nabil Baffoun dont le mandat viendra à termes en janvier prochain, ont mis à nue les profondes dissensions qui la traversent depuis longtemps.
Aussi faut-il rappeler que l’élection du président de cette Instance par les députés a été ajournée plus d’une fois en raison du nombre de candidatures, sept sur les neuf membres avaient postulé au poste. Tant il est vrai que la présidence fait baver et comme le dit un proverbe chinois « si le cœur désire, la salive vient à la bouche ». Car, contrairement aux autres membres, le président est doté de plusieurs prérogatives et bénéficie de beaucoup plus d’avantages. Son salaire est, en effet, indexé sur celui d'un ministre et bénéficie en plus d’une voiture de fonction et 500 litres de carburant. Alors que les membres perçoivent chacun un salaire mensuel de 3.600 dinars nets et bénéficient d’une voiture de fonction et 360 litres de carburant. De même que le président est assuré de rester six ans à la tête de l’Instance puisqu’il n’est pas concerné par le renouvellement du tiers. Baffoun, lui est en est à sa neuvième année puisqu’il a fait partie de la première Isie en 2011 et celle de 2014. Un record !
Sa succession aiguise donc les appétits et chacun affute ses armes. En attendant l’installation du nouveau parlement.
Il est vrai que la question de l’indépendance de l’Isie a été tant de fois posée. Etant élus par les députés, ses membres font l’objet d’accords préalables entre les groupes parlementaires des partis politiques. Sans consensus, aucun ne pourrait passer à la plénière. Ils ne sauraient, par conséquent, prétendre à une quelconque neutralité. Et même s’il n’est pas membre déclaré d’un parti, « durant les cinq (5) dernières années précédant la date d'ouverture des candidatures », un membre pourrait avoir un penchant pour une sensibilité politique, ce qui ne signifierait en rien qu’il dévierait de ses principes édictés dans la loi.
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