Jeunesse et sport : achèvement des projets suspendus depuis 2010-2011

Jeunesse et sport : achèvement des projets suspendus depuis 2010-2011

 

L'Assemblée des représentants du Peuple (ARP) a adopté, mercredi 30 novembre, le projet de budget du ministère des affaires de la jeunesse et des sports pour l'année 2017 avec 117 voix pour, 12 contre et 14 abstentions.

Le budget s'élève à 547,041 MD représente 1,67% pour cent du budget de l'Etat, contre 555,904 MD en 2016, soit une diminution de 1,6% par rapport à l'exercice dernier.

Les discussions du budget ont porté essentiellement sur les dangers qui menacent les jeunes tunisiens, notamment le mauvais état des espaces réservés aux jeunes et des installations sportives, la désaffection vis-à-vis de la vie publique, les dangers de la violence, de la drogue, de l'immigration clandestine, du terrorisme, de l'intégrisme et du suicide.

Plusieurs députés ont exprimé leur étonnement du faible budget réservé au secteur de la jeunesse qui ne dépasse pas 0,37% du budget général de l'Etat, ce qui, ont-ils estimé, ne pourra pas répondre aux besoins de cette frange de la société, appelant à conjuguer les efforts de plus d'un ministère afin d'établir une vision claire pour la promotion de ce secteur.

Ils se sont également interrogés sur l'état d'avancement des préparatifs en prévision de la tenue du congrès national de la jeunesse prévu le 28 décembre et d'en définir des stratégies pratiques.

D'autres députés ont évoqué la détérioration de l'état des maisons des jeunes dans les différentes régions du pays, notamment de l'intérieur, et le manque de cadres compétents.

Des députés ont mis en garde contre la marginalisation des jeunes qui pourra donner naissance à une génération démoralisée, pessimiste et limitée intellectuellement et culturellement, au cas où les politiques destinées aux jeunes échouent à répondre à leurs aspirations et leurs préoccupations.

Dans le domaine sportif, plusieurs députés ont qualifié le paysage sportif de « catastrophique » à cause de la négligence des gouvernements successifs de ce secteur et de l'absence de plan susceptible de le réformer, ce qui a influé sur l'état de l'infrastructure sportive, rendant impossible l'organisation de manifestations sportives d'envergure internationales en Tunisie.

Des députés ont soulevé également les difficultés de certains clubs, notamment l'indisponibilité de terrains pour disputer leurs matches, ainsi que l'absence de cadre législatif adéquat et le déclin du système des paris sportifs face à la montée des paris illégaux.

Les intervenants ont également évoqué la question du financement public des associations sportives, exprimant leur refus de financer des clubs professionnels qui payent leurs joueurs des milliers de dinars et appelant le ministère à réviser ce dossier afin de réorienter ces finances vers les associations amateurs.

En réponse à ces interventions, la ministre des affaires de la jeunesse et des sports, Majdouline Cherni, a affirmé que le ministère a pris plusieurs mesures exceptionnelles en faveur de ce secteur, notamment l'achèvement des projets suspendus depuis 2010 et 2011, à travers l'aménagement de 40 terrains et 7 salles de sport, l'achèvement du gazonnement de plusieurs terrains et l'équipement de quelques piscines à Gafsa, Sousse, à la cité sportive d'El Menzah et à Radès.

Elle a rappelé la mise en place exceptionnellement de 39 maisons de jeunes, de 19 clubs ruraux, de 7 centres d'hébergement, tout en œuvrant à préparer les jeunes à passer de l'amateurisme au professionnalisme dans les différentes disciplines pratiqués dans les maisons des jeunes, sans oublier les programmes participatifs avec la société civile et le ministère des affaires locales visant à protéger l'environnement dans les différentes régions du pays.

Cherni a, par ailleurs, indiqué que le congrès national des jeunes, initié par le président de la république, a enregistré la tenue de 1250 tribunes de dialogue ayant réuni 40056 jeunes, du 1er octobre au 30 novembre, ajoutant que les premiers rapports ont été répartis sur trois ateliers organisés avec la participation des jeunes des partis et de la société civile qui soumettront un dernier rapport le 28 décembre prochain au chef de la République.

Concernant la carte jeune, la ministre a souligné qu'elle offrira à partir de 2018 plusieurs services aux jeunes détenteurs de ce document. Elle a rappelé que le ministère veille à réviser le statut des structures sportives et à réorganiser à partir de 2017 les primes accordées aux associations sportives selon des critères bien déterminées dont l'échelonnement de leurs dettes envers les services fiscaux et de la CNSS.

La ministre a précisé, d'autre part, que la Tunisie accueillera plusieurs manifestations sportives internationales, notamment le Mondial du mini foot, le championnat du monde de speedball et la coupe du monde des légendes de football.

« Nous œuvrons aussi à développer le pari sportif qui doit être au diapason de l'évolution technologique et envisageons l'adoption de l'outil du sport numérique e-dinar pour bénéficier des services sportifs et éviter le marché noir », a-t-elle ajouté.

Elle a mis en exergue, par ailleurs, les efforts de son département en matière d'emploi des jeunes. La ministre a rappelé à cet égard la signature récente avec le ministère de la formation professionnelle et de l'emploi ainsi que la fédération tunisienne de football d'une convention qui permettra à 500 jeunes diplômés des instituts de sport de conclure des contrats de formation et d'emploi.

Elle a réaffirmé également l'adoption par son département de solutions efficaces en matière d'entretien des installations sportives pour éviter le rafistolage.

 

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